Le
pape François a publié récemment un livre au titre émouvant et lumineux : Le nom de Dieu est miséricorde. Dans cet écrit, fruit d’une conversation avec le vaticaniste Andréa Tornielli,
le pape élabore, avec de multiples exemples, l’enseignement qu’il répète depuis
le début de son pontificat et qu’il cristallise dans la promulgation d’une
année sainte de la miséricorde.
J’ai
été particulièrement touché par les pages (97ss.) où le pape François affirme
la dimension sociale et publique de la miséricorde. Il y explique la différence
entre le pécheur et le corrompu. Cette doctrine est d’une grande actualité. Il
suffit de penser aux révélations de la commission Charbonneau!
« La
corruption est le péché qui, au lieu d’être reconnu en tant que tel et de nous
rendre humbles, est érigé en système, devient une habitude mentale, une manière
de vivre », affirme le pape François. Le pécheur reconnaît ses
faiblesses et avec humilité demande pardon. « Le corrompu, en revanche,
est celui qui pèche et ne s’en repent pas, celui qui pèche et feint d’être
chrétien. Sa vie est scandaleuse ».
« Le
corrompu ignore l’humilité, ne considère pas qu’il a besoin d’aide, et mène une
double vie. » En se reconnaissant tel, le pécheur « reconnaît que ce
à quoi il a adhéré, ou adhère, est erroné. Alors que le corrompu, lui, cache ce
qu’il considère comme son véritable trésor, ce qui le rend esclave, et il
masque son vice sous un vernis de bonne éducation, faisant toujours en sorte de
sauver les apparences. »
C’est
un livre à lire et méditer!
Évêque émérite de Gatineau