C’est
ma conviction profonde : nous sommes toujours au printemps. Je pense à ce vieillard qui semble tomber en ruines :
il est tout juste au printemps. Je pense à cette Église vieille de deux mille
ans et qui perd de plus en plus d’adeptes : elle est tout juste au
printemps.
Nous
ne sommes tous qu’au printemps!
Ce
printemps n’est pas le résultat des forces obscures et cachées de la nature. Il
est entretenu par Quelqu’un de vivant. Caché sous ce réveil printanier, Jésus de Nazareth, né de la Vierge Marie et crucifié sous Ponce Pilate, agit sans
cesse.
Printemps
amorcé un certain matin de Pâques, lorsque Jésus est sorti vivant du
tombeau. Il se fait de plus en plus conquérant et vigoureux.
Par
son corps ressuscité, il nous communique sa vie, ses énergies, sa force, sa
flamme, son souffle, son sang. Présence radicale, qui rejoint le cœur des
humains et des êtres, présence renouvelante et transformante. Par lui, le
Vivant, c’est la vie même de Dieu qui envahit, comme une sève ou comme un feu,
l’univers. Cet envahissement est irrésistible et irréversible. Et cette sève,
comme elle est dynamique! Ses canaux sont infiniment plus nombreux et variés
que ce que je peux imaginer.
Et
ce printemps va durer jusqu’au retour glorieux de Jésus qui assumera ce
grand processus de vie toujours en émergence. Il lui donnera alors son plein
épanouissement dans la vie divine.
Ça
m’étonne, parfois m’effraie, toujours m’éblouit! Quelle énergie! Quelle vie!
Mais il faut que le Vivant ajuste mon regard pour que je voie cette vitalité,
ouvre mes oreilles pour que j’entende son gazouillis, aiguise mes sens
spirituels pour que je sois au diapason de ce chant de victoire et de
gloire : le grand Alléluia de Pâques!
Évêque émérite de Gatineau