jeudi 5 mai 2016

La peine de mort et la miséricorde

Dans son livre intitulé : Le nom de Dieu est miséricorde, le pape François tient des propos stimulants sur l’impact de la miséricorde dans les domaines social et politique. Il nous interpelle. Car, depuis des années, comme peuple, nous avons tendance à durcir les peines contre les délinquants de toutes sortes, même parfois à réclamer le retour de la peine de mort.
 
Le pape cite ce que Jean-Paul II a écrit peu après les attaques terroristes sur le territoire américain : « Il n’y a pas de justice sans pardon. » Et le pape actuel continue : « La capacité de pardon est à la base de tout projet de société future plus juste et plus solidaire. Le refus du pardon, la loi de l’“œil pour œil, dent pour dent” risque d’alimenter une spirale de conflits sans fin. » (page 99) En somme, la miséricorde est indispensable dans toutes les relations humaines et fraternelles. « La seule mesure de la justice ne suffit pas. » (page 98)
 
Le pape reconnait des signes de plus grande acceptation de la miséricorde dans les domaines judiciaire, politique et dans l’opinion publique mondiale. « Même dans la justice terrestre, dans les normes judiciaires, une conscience nouvelle est en marche. […]  Pensons aux progrès de la conscience mondiale, en matière de refus de la peine de mort. » (page 100)
 
Il est nécessaire d’être sans cesse vigilants à ce sujet. Les tensions mondiales actuelles et toutes les peurs, les angoisses même, qu’elles engendrent peuvent durcir nos attitudes contre les criminels et vouloir que la peine de mort soit remise en vigueur!
 
Il est encourageant par ailleurs de savoir qu’une fois de temps à autre, le Colisée romain est illuminé de nuit (6). C’est ce qui se produit chaque fois qu’un pays décide d’abolir la peine de mort ou au moins de la suspendre.
 
La miséricorde a sa place nécessaire dans notre société. Il faut toujours y veiller!
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau