Dans
son livre intitulé : Le nom de Dieu est
miséricorde, le pape François
tient des propos stimulants sur l’impact de la miséricorde dans les domaines
social et politique. Il nous interpelle. Car, depuis des années, comme
peuple, nous avons tendance à durcir les peines contre les délinquants de
toutes sortes, même parfois à réclamer le retour de la peine de mort.
Le
pape cite ce que Jean-Paul II a écrit peu après les attaques terroristes sur le
territoire américain : « Il n’y a pas de justice sans pardon. »
Et le pape actuel continue : « La capacité de pardon est à la
base de tout projet de société future plus juste et plus solidaire. Le refus du
pardon, la loi de l’“œil pour œil, dent pour dent” risque d’alimenter une
spirale de conflits sans fin. » (page 99) En somme, la miséricorde
est indispensable dans toutes les relations humaines et fraternelles. « La
seule mesure de la justice ne suffit pas. » (page 98)
Le
pape reconnait des signes de plus grande acceptation de la miséricorde dans les
domaines judiciaire, politique et dans l’opinion publique mondiale. « Même
dans la justice terrestre, dans les normes judiciaires, une conscience nouvelle
est en marche. […] Pensons aux progrès de la conscience mondiale, en
matière de refus de la peine de mort. » (page 100)
Il
est nécessaire d’être sans cesse vigilants à ce sujet. Les tensions mondiales
actuelles et toutes les peurs, les angoisses même, qu’elles engendrent peuvent
durcir nos attitudes contre les criminels et vouloir que la peine de mort soit
remise en vigueur!
Il
est encourageant par ailleurs de savoir qu’une fois de temps à autre, le
Colisée romain est illuminé de nuit (6). C’est ce qui se produit chaque fois
qu’un pays décide d’abolir la peine de mort ou au moins de la suspendre.
La
miséricorde a sa place nécessaire dans notre société. Il faut toujours y
veiller!
Évêque émérite de Gatineau