La
miséricorde a sa place, une place irremplaçable, dans notre société si elle
veut devenir plus fraternelle, plus juste en somme. « Pensons à tout ce
que l’on essaie de faire pour la réinsertion sociale des détenus, afin que
celui qui a commis une erreur puisse, une fois qu’il a payé sa dette à la
justice, trouver facilement un travail, au lieu de rester en marge de la
société. » C’est le pape François qui s’exprime ainsi dans son
livre : Le nom de Dieu est
miséricorde (p.100).
Le
Pape donne un fait qu’il a vécu pour appuyer cette affirmation : « J’ai
utilisé une croix pastorale en bois d’olivier, réalisée dans un atelier de menuiserie
qui fait partie d’un projet de réinsertion pour les détenus et les
drogués. »
De
telles phrases nous interpellent. Dans les années récentes, la tendance ici fut
plutôt à durcir les peines, à les allonger, souvent dans des conditions
fort peu propices à une préparation au retour dans la vie sociale et familiale.
Le
pape précise encore : « Avec la miséricorde, la justice est plus
juste, elle se réalise pleinement. Cela ne veut pas dire qu’il faille être
laxiste, ouvrir tout grand les portes des prisons pour laisser sortir ceux qui ont
commis des délits très graves. Cela veut dire que nous devons aider ceux qui
sont tombés à se relever. »
Et
le pape met le doigt sur une tentation : « Parfois, nous
préférons enfermer quelqu’un en prison plutôt que d’essayer de le récupérer, en
l’aidant à se réinsérer dans la société. » (p. 101)
Nous
ne savons pas pardonner! Nous en appelons, souvent à grands cris, à la justice,
en oubliant que les criminels restent des humains, nos sœurs et nos frères, des
personnes qui ont droit à notre soutien.
Évêque émérite de Gatineau