C’est
dans l’Église catholique qu’on a d’abord fêté les pères de famille, dans le
sillage de la fête de saint Joseph, père adoptif de Jésus. Ça remonte au XIVe
siècle. Et ce n’est qu’au début du XXe siècle que fut instaurée une fête civile
des pères.
Cette
fête est belle. Elle est importante dans notre culture actuelle. Il est urgent
de revaloriser le rôle du père, le sens de la paternité. Des études sur la façon
dont les pères québécois assument leurs responsabilités parentales et
éducatrices montrent une évolution vers une responsabilité plus équilibrée du
père et de la mère dans la vie familiale et l’éducation des enfants.
Le
pape François et les représentants de tous les évêques du monde réunis en synode
à Rome ont réfléchi à cette problématique qui est sans doute fort différente selon
les pays et les cultures. Toutefois, le pape a su tirer de ces échanges des éléments
positifs et dynamiques. J’en cite quelques phrases.
Le
pape affirme d’abord : « Tout enfant a le droit de recevoir
l’amour d’une mère et d’un père, tous deux nécessaires pour sa maturation
intégrale et harmonieuse. » (par. 172) Et il commente : « Tous
deux, homme et femme, père et mère, sont “les coopérateurs de l’amour du Dieu
Créateur et comme ses interprètes”. Ils montrent à leurs enfants le visage
maternel et le visage paternel du Seigneur. En outre, ensemble, ils enseignent
la valeur de la réciprocité, de la rencontre entre des personnes différentes,
où chacun apporte sa propre identité et sait aussi recevoir de l’autre. »
On
affirme que dans la culture occidentale la figure du père est symboliquement
absente. On parle d’une « société sans pères ».
Il y eut la libération du père comme représentant de la loi qui s’impose de
l’extérieur, du père comme censeur du bonheur de ses enfants et obstacle à
l’émancipation et à l’autonomie des jeunes. Mais « comme c’est souvent le
cas, on est passé d’un extrême à l’autre. Le problème de nos jours ne semble
plus tant être la présence envahissante des pères que leur absence, leur
disparition. » (176) Pourtant, « Il n’est pas bon que les enfants
soient sans parents et qu’ainsi ils cessent prématurément d’être enfants. »
Le
père comme la mère, le père avec la mère, a un rôle irremplaçable dans le
devenir, la maturité des enfants.
Bonne
fête des Pères!
Évêque émérite de Gatineau