samedi 14 janvier 2017

Rendre grâce avant les repas

Dans son encyclique intitulée Laudato Si’, devenue un best-seller, le pape François donne une foule de conseils pratiques pour vivre en chrétiens et chrétiennes nos responsabilités par rapport à notre demeure commune, la terre, et face à l’humanité que nous partageons avec les multitudes humaines. En général, il nous invite à développer une attitude sereine devant les événements, les personnes, la nature : une attitude du cœur.
 
Il la décrit ainsi : « Une écologie intégrale implique de consacrer un peu de temps à retrouver l’harmonie sereine avec la création, à réfléchir sur notre style de vie et sur nos idéaux, à contempler le Créateur, qui vit parmi nous et dans ce qui nous entoure. » (225) En somme, il nous demande de vivre sérieusement notre foi dans la vie quotidienne!
 
Un bel exemple est son appel à rendre grâce à Dieu avant et après les repas : « Je propose aux croyants de renouer avec cette belle habitude et de la vivre en profondeur. Ce moment de la bénédiction, bien qu’il soit très bref, nous rappelle notre dépendance de Dieu pour la vie, il fortifie notre sentiment de gratitude pour les dons de la création, reconnaît ceux qui par leur travail fournissent ces biens, et renforce la solidarité avec ceux qui sont le plus dans le besoin. » (227)
 
Il situe cette simple attitude quotidienne dans un ensemble : « La préservation de la nature fait partie d’un style de vie qui implique une capacité de cohabitation et de communion. Jésus nous a rappelé que nous avons Dieu comme Père commun, ce qui fait de nous des frères. » L’amour fraternel ne peut être que gratuit. « C’est pourquoi il est possible d’aimer les ennemis. Cette même gratuité nous amène à aimer et à accepter le vent, le soleil ou les nuages, bien qu’ils ne se soumettent pas à notre contrôle. Voilà pourquoi nous pouvons parler d’une fraternité universelle. » (228)
 
Le pape reconnaît cette fraternité universelle dans sainte Thérèse de Lisieux. Elle ne perdait pas une l’occasion « d’un mot aimable, d’un sourire, de n’importe quel petit geste qui sème paix et amitié. Une écologie intégrale est aussi faite de simples gestes quotidiens par lesquels nous rompons la logique de la violence, de l’exploitation, de l’égoïsme. » (230)
 
Autre exemple de fraternité universelle : des personnes s’unissent dans leur quartier pour intervenir en faveur du bien commun en préservant l’environnement naturel et urbain. « Par exemple, elles s’occupent d’un lieu public (un édifice, une fontaine, un monument abandonné, un paysage, une place) pour protéger, pour assainir, pour améliorer ou pour embellir quelque chose qui appartient à tous. Autour d’elles, se développent ou se reforment des liens, et un nouveau tissu social local surgit. […]De cette façon, le monde et la qualité de vie des plus pauvres sont préservés, grâce à un sens solidaire qui est en même temps la conscience d’habiter une maison commune que Dieu nous a prêtée. Ces actions communautaires, quand elles expriment un amour qui se livre, peuvent devenir des expériences spirituelles intenses. » (232)
 
Ces citations suffisent pour nous convaincre que le texte de pape est très inspirant. Puisse-t-il rejoindre beaucoup de personnes et les orienter à développer leur foi chrétienne dans des actions en faveur de la maison commune que Dieu nous a prêtée.
 
(21e texte d’une série sur La joie de l’Évangile)
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau