jeudi 19 octobre 2017

L’amour est aimable

Aimer, c’est être aimable. La personne qui aime évite ce qui est choquant, les propos qui blessent, le manque de tact ou d’égard dans le couple, dans la famille, dans la communauté. Grossièreté, indécence sont évitées. Au contraire, cette personne cultive la délicatesse, la politesse. C’est une forme de respect de la liberté des autres et une façon de reconnaître et d’honorer leur dignité. Nous sommes au cœur de toute vie en commun.
 
Le pape François commente (dans La joie de l’amour, par. 99-100) : « L’amour n’œuvre pas avec rudesse, il n’agit pas de manière discourtoise, il n’est pas dur dans les relations. Ses manières, ses mots, ses gestes sont agréables et non pas rugueux ni rigides. Il déteste faire souffrir les autres. » La personne qui aime est courtoise. Elle pare les relations de délicatesse et de gratuité.
 
Un regard aimable sur l’autre nous permet de ne pas trop nous arrêter sur ses limites. Nous pouvons alors l’accepter et nous unir dans un projet commun, bien que nous soyons différents. L’amour aimable crée des liens, cultive des relations, crée de nouveaux réseaux d’intégration, construit une trame sociale solide. Il se protège ainsi lui-même, puisque sans le sens d’appartenance on ne peut pas se donner longtemps aux autres; chacun finit par chercher seulement ce qui lui convient et la cohabitation devient impossible. Une personne antisociale croit que les autres existent pour satisfaire ses nécessités, et que lorsqu’ils le font, ils accomplissent seulement leur devoir. Il n’y a donc pas de place pour l’amabilité de l’amour et son langage. Celui qui aime est capable de dire des mots d’encouragement qui réconfortent, qui fortifient, qui consolent, qui stimulent. » (Pape François)
 
Être aimable n’est pas un style que le chrétien peut choisir ou rejeter. Tel fut Jésus. Il n’use pas de paroles qui humilient, qui attristent, qui irritent, qui dénigrent. « En famille il faut apprendre ce langage aimable de Jésus. »
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(15e texte d’une série sur La joie de l’amour)