Aimer, c’est être aimable. La
personne qui aime évite ce qui est choquant, les propos qui blessent, le manque
de tact ou d’égard dans le couple, dans la famille, dans la communauté.
Grossièreté, indécence sont évitées. Au contraire, cette personne cultive la
délicatesse, la politesse. C’est une forme de respect de la liberté des autres
et une façon de reconnaître et d’honorer leur dignité. Nous sommes au cœur de
toute vie en commun.
Le pape François
commente (dans La joie de l’amour, par. 99-100) : « L’amour n’œuvre pas avec rudesse, il n’agit pas
de manière discourtoise, il n’est pas dur dans les relations. Ses manières, ses
mots, ses gestes sont agréables et non pas rugueux ni rigides. Il déteste faire
souffrir les autres. » La personne qui aime est courtoise. Elle pare les
relations de délicatesse et de gratuité.
Un regard aimable
sur l’autre nous permet de ne pas trop nous arrêter sur ses limites. Nous pouvons
alors l’accepter et nous unir dans un projet commun, bien que nous soyons
différents. L’amour aimable crée des liens, cultive des relations, crée de
nouveaux réseaux d’intégration, construit une trame sociale solide. Il se
protège ainsi lui-même, puisque sans le sens d’appartenance on ne peut pas se
donner longtemps aux autres; chacun finit par chercher seulement ce qui lui
convient et la cohabitation devient impossible. Une personne antisociale croit
que les autres existent pour satisfaire ses nécessités, et que lorsqu’ils le
font, ils accomplissent seulement leur devoir. Il n’y a donc pas de place pour
l’amabilité de l’amour et son langage. Celui qui aime est capable de dire des
mots d’encouragement qui réconfortent, qui fortifient, qui consolent, qui
stimulent. » (Pape François)
Être aimable n’est
pas un style que le chrétien peut choisir ou rejeter. Tel fut Jésus. Il n’use
pas de paroles qui humilient, qui attristent, qui irritent, qui dénigrent.
« En famille il faut apprendre ce langage aimable de Jésus. »
Évêque émérite de Gatineau
(15e texte d’une série sur La joie de l’amour)