Un amour humble, ouvert, simple est un bon ciment dans un couple
et dans une famille. Il manifeste une douceur et une bonté de cœur envers les
autres.
Au contraire, la personne qui s’enfle et se rengorge devant
son conjoint ou ses enfants fait une œuvre destructrice, qui ébranle la maison
qu’elle devrait construire.
L’amour vrai et solide se met avec respect au niveau de l’autre.
Il est simple. Il rejette la vanité et tout ce qui porterait à se donner des
airs importants. Sinon, cet amour devient désagréable : il repousse au lieu
d’attirer.
Il s’agit donc de ne pas s’en faire accroire, de ne pas se
remplir de vent, de ne pas se laisser aller à des enflures dans les relations
matrimoniales et familiales, comme pour toutes les relations dans diverses
communautés.
Le pape François (dans La joie de l’amour par. 97) a commenté : « L’amour n’est pas
arrogant. » La personne qui aime vraiment ne se grandit pas devant les
autres. « Certains se croient grands parce qu’ils sont plus instruits que
les autres, et ils s’appliquent à être exigeants envers eux et à les contrôler;
alors qu’en réalité ce qui nous grandit, c’est l’amour qui comprend, protège,
sert de rempart au faible, qui nous rend grands. »
Les conseils de Paul au sujet des critères qui doivent
guider dans le choix d’un responsable de communauté sont éclairants. Car les
parents sont bien les responsables de cette première cellule d’Église qu’est la
famille. Paul donc écrit :
« Le responsable doit être […] ni buveur ni brutal,
mais bienveillant, ni querelleur ni cupide. […] Il ne doit pas être un nouveau
converti; sinon, aveuglé par l’orgueil, il pourrait tomber sous la même
condamnation que le diable. » (1Timothée 3, 2-6) Le diable, c’est celui qui divise, qui déchire, qui
détruit, qui jette méfiance et haine partout où il agit.
Oui, qui aime ne doit pas s’en faire accroire ni s’enfler
d’orgueil!
Évêque émérite de Gatineau
(14e texte d’une série sur La joie de l’amour)