jeudi 12 octobre 2017

L’amour ne se gonfle pas d’orgueil

Un amour humble, ouvert, simple est un bon ciment dans un couple et dans une famille. Il manifeste une douceur et une bonté de cœur envers les autres.
 
Au contraire, la personne qui s’enfle et se rengorge devant son conjoint ou ses enfants fait une œuvre destructrice, qui ébranle la maison qu’elle devrait construire.
 
L’amour vrai et solide se met avec respect au niveau de l’autre. Il est simple. Il rejette la vanité et tout ce qui porterait à se donner des airs importants. Sinon, cet amour devient désagréable : il repousse au lieu d’attirer.
 
Il s’agit donc de ne pas s’en faire accroire, de ne pas se remplir de vent, de ne pas se laisser aller à des enflures dans les relations matrimoniales et familiales, comme pour toutes les relations dans diverses communautés.
 
Le pape François (dans La joie de l’amour par. 97) a commenté : « L’amour n’est pas arrogant. » La personne qui aime vraiment ne se grandit pas devant les autres. « Certains se croient grands parce qu’ils sont plus instruits que les autres, et ils s’appliquent à être exigeants envers eux et à les contrôler; alors qu’en réalité ce qui nous grandit, c’est l’amour qui comprend, protège, sert de rempart au faible, qui nous rend grands. »
 
Les conseils de Paul au sujet des critères qui doivent guider dans le choix d’un responsable de communauté sont éclairants. Car les parents sont bien les responsables de cette première cellule d’Église qu’est la famille. Paul donc écrit :
 
« Le responsable doit être […] ni buveur ni brutal, mais bienveillant, ni querelleur ni cupide. […] Il ne doit pas être un nouveau converti; sinon, aveuglé par l’orgueil, il pourrait tomber sous la même condamnation que le diable. » (1Timothée 3, 2-6) Le diable, c’est celui qui divise, qui déchire, qui détruit, qui jette méfiance et haine partout où il agit.
 
Oui, qui aime ne doit pas s’en faire accroire ni s’enfler d’orgueil!
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(14e texte d’une série sur La joie de l’amour)