samedi 28 octobre 2017

L’amour n’est pas égoïste

On connait la célèbre prière pour la paix attribuée à François d’Assise. Elle enseigne qu’un amour qui n’est pas égoïsme, mais détachement de soi, bâtit la paix dans le couple, la famille, la communauté.
 
« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
là où est la haine, que je mette l'amour.
Là où est l'offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l'union. […]
 
O Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu'à consoler, à être compris qu'à comprendre, à être aimé qu'à aimer.
 
Car c'est en se donnant qu'on reçoit, c'est en s'oubliant qu'on se retrouve, c'est en pardonnant qu'on est pardonné, c'est en mourant qu'on ressuscite à l'éternelle vie. »
 
S. Paul enseignait à ses communautés : « Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts; pensez aussi à ceux des autres. » (Philippiens 2, 4)
 
Plutôt chercher à aimer qu’à être aimé! Car il y a une radicale opposition entre l’amour qui est oubli de soi et l’égoïsme qui est centrement sur son « moi ». Aimer consiste à chercher le bien de l’autre, le bien commun du couple, de la famille.
 
Ces affirmations mettent en question l’affirmation sans cesse répétée : « Pour aimer les autres, il faut premièrement s’aimer soi-même. » Le pape François en conclut : « Il ne faut pas donner priorité à l’amour de soi-même comme s’il était plus noble que le don de soi aux autres. Une certaine priorité de l’amour de soi-même peut se comprendre seulement comme une condition psychologique, en tant que celui qui est incapable de s’aimer soi-même rencontre des difficultés pour aimer les autres. »
 
Aimer ainsi est possible. Jésus a suivi ce chemin, jusqu’au don de sa vie : ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’au bout. (cf. Jean 13, 1) C’est en le regardant vivre et mourir que nous apprenons à aimer!
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(16e texte d’une série sur La joie de l’amour)