samedi 3 février 2018

Un dialogue qui valorise et construit

« Le dialogue est une manière privilégiée et indispensable de vivre, d’exprimer et de faire mûrir l’amour, dans la vie matrimoniale et familiale. » C’est par cette affirmation que le pape François  (La joie de l’amour) commence un long développement sur le dialogue, sa signification, son importance, sa capacité d’humaniser les relations humaines, de dépasser les incompréhensions, de guérir les blessures, de réchauffer l’amour, de retisser une communion qui s’effrite.
 
Le dialogue crée des ponts, abat des murs, brise l’isolement, ouvre au monde de l’autre, transforme et purifie le cœur.
 
Le dialogue implique une écoute mutuelle qui permet à chacun de s’exprimer, de s’expliquer dans un climat de douceur, d’écoute, de confiance.
 
Une condition fondamentale du dialogue est de ne pas entretenir la volonté d’imposer à tout prix son point de vue. Cette ouverture permet une réelle écoute de l’autre, sans l’interrompre. Il faut permettre à l’autre de finir ce qu’il a à dire. Agir autrement est non seulement un manque de respect, mais une agression. Le dialogue exige qu’on accorde une réelle importance à l’autre.
 
Le dialogue exige que chacun apprenne à s’exprimer sans blesser. Il faut surveiller quel langage on emploie et comment, avec quels accents ou gestes on s’exprime. Il est essentiel d’éviter un langage qui agresse, ironise, culpabilise, humilie.
 
« N’oubliez pas : dialoguer signifie écouter ce que me dit l’autre et dire avec douceur ce que je pense. Si les choses se déroulent ainsi, la famille, le quartier, le lieu de travail seront meilleurs. Mais si je ne laisse pas l’autre dire tout ce qu’il a sur le cœur et que je commence à hurler — aujourd’hui on hurle beaucoup — cette relation entre nous ne se terminera pas bien; la relation entre mari et femme, entre parents et enfants ne se terminera pas bien. Écouter, expliquer, avec douceur, ne pas crier contre l’autre, ne pas hurler, mais avoir un cœur ouvert. »  (Pape François, Audience jubilaire)
 
L’amour libère de la peur de l’autre et surpasse les pires barrières. Il ouvre le cœur par l’humilité. Il guérit les blessures par la douceur. Il ouvre les oreilles et rend disponible pour accueillir l’autre, pour comprendre ses sentiments. Il purifie la bouche pour se dire avec confiance et paix dans le cœur. Il change le regard et fait voir les beautés invisibles au-dessous des apparences choquantes ou changeantes. Il fait toujours espérer et croire que l’autre peut changer, mais aussi que moi-même je peux m’améliorer. En somme, l’amour assure qu’il y a un avenir, quoi qu’il arrive.
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(28e texte d’une série sur La joie de l’amour)

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