vendredi 31 août 2018

Tenir compte des circonstances atténuantes

Dans une recherche sincère de la volonté de Dieu, il faut tenir compte des circonstances atténuantes. « L’Église a une solide réflexion sur les conditionnements et les circonstances atténuantes. Par conséquent, il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans une certaine situation dite “irrégulière” vivent dans une situation de péché mortel, privés de la grâce sanctifiante. » (Pape François dans La joie de l’amour par. 301)
 
Le pape cite le Catéchisme de l’Église catholique : « L’imputabilité et la responsabilité d’une action peuvent être diminuées voire supprimées par l’ignorance, l’inadvertance, la violence, la crainte, les habitudes, les affections immodérées et d’autres facteurs psychiques ou sociaux. » (par. 1736) Dans un autre paragraphe (2352) du même Catéchisme, on lit ceci : « Pour former un jugement équitable sur la responsabilité morale des sujets et pour orienter l’action pastorale, on tiendra compte de l’immaturité affective, de la force des habitudes contractées, de l’état d’angoisse ou des autres facteurs psychiques ou sociaux qui amoindrissement voire exténuent la culpabilité morale ».
 
Le pape Francois en tire une affirmation qu’il nous faut méditer et approfondir : « Un jugement négatif sur une situation objective n’implique pas un jugement sur l’imputabilité ou la culpabilité de la personne impliquée. » (La joie de l’amour, par. 302)
 
Et le pape tient à y joindre une réflexion sur la conscience à respecter : « À partir de la reconnaissance du poids des conditionnements concrets, nous pouvons ajouter que la conscience des personnes doit être mieux prise en compte par la praxis de l’Église dans certaines situations qui ne réalisent pas objectivement notre conception du mariage. Évidemment, il faut encourager la maturation d’une conscience éclairée, formée et accompagnée par le discernement responsable et sérieux du Pasteur, et proposer une confiance toujours plus grande dans la grâce. Mais cette conscience peut reconnaître non seulement qu’une situation ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Évangile. De même, elle peut reconnaître sincèrement et honnêtement que c’est, pour le moment, la réponse généreuse qu’on peut donner à Dieu, et découvrir avec une certaine assurance morale que cette réponse est le don de soi que Dieu lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif. » (par. 303) (voir aussi : Péché grave et péché véniel)
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(56e texte d’une série sur La joie de l’amour)

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