Dans une recherche sincère de la volonté de Dieu, il faut
tenir compte des circonstances atténuantes. « L’Église a une solide
réflexion sur les conditionnements et les circonstances atténuantes. Par
conséquent, il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans
une certaine situation dite “irrégulière” vivent dans une situation de péché
mortel, privés de la grâce sanctifiante. » (Pape François dans La joie de l’amour par. 301)
Le pape cite le Catéchisme de l’Église catholique :
« L’imputabilité et la responsabilité d’une action peuvent être diminuées
voire supprimées par l’ignorance, l’inadvertance, la violence, la crainte, les
habitudes, les affections immodérées et d’autres facteurs psychiques ou
sociaux. » (par. 1736) Dans un autre paragraphe (2352) du même Catéchisme, on lit ceci :
« Pour former un jugement équitable sur la responsabilité morale des sujets
et pour orienter l’action pastorale, on tiendra compte de l’immaturité
affective, de la force des habitudes contractées, de l’état d’angoisse ou des autres
facteurs psychiques ou sociaux qui amoindrissement voire exténuent la culpabilité
morale ».
Le pape Francois en tire une affirmation qu’il nous faut méditer
et approfondir : « Un jugement négatif sur une situation objective
n’implique pas un jugement sur l’imputabilité ou la culpabilité de la personne
impliquée. » (La joie de l’amour, par. 302)
Et le pape tient à y joindre une réflexion sur la conscience
à respecter : « À partir de la reconnaissance du poids des
conditionnements concrets, nous pouvons ajouter que la conscience des personnes
doit être mieux prise en compte par la praxis de l’Église dans certaines
situations qui ne réalisent pas objectivement notre conception du mariage.
Évidemment, il faut encourager la maturation d’une conscience éclairée, formée
et accompagnée par le discernement responsable et sérieux du Pasteur, et
proposer une confiance toujours plus grande dans la grâce. Mais cette
conscience peut reconnaître non seulement qu’une situation ne répond pas
objectivement aux exigences générales de l’Évangile. De même, elle peut
reconnaître sincèrement et honnêtement que c’est, pour le moment, la réponse
généreuse qu’on peut donner à Dieu, et découvrir avec une certaine assurance
morale que cette réponse est le don de soi que Dieu lui-même demande au milieu
de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas encore
pleinement l’idéal objectif. » (par. 303) (voir aussi : Péché grave et péché véniel)
Évêque émérite de Gatineau
(56e texte d’une série sur La joie de l’amour)
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