vendredi 22 février 2019

Une personne sainte est pauvre de cœur

Avant d’entrer dans la lecture du commentaire des béatitudes fait par le pape François (par. 65ss.), prenons conscience que ces divines paroles vont à contrecourant de ce qui se fait dans la société. Le monde nous conduit vers un autre style de vie. Les béatitudes ne sont pas des vérités légères ou superficielles, mais de sérieux appels à la conversion. « Nous ne pouvons les vivre que si l’Esprit Saint nous envahit avec toute sa puissance et nous libère de la faiblesse de l’égoïsme, du confort, de l’orgueil. »
 
Ces paroles évangéliques sont à écouter avec respect et amour. Il faut permettre à Jésus de nous provoquer, de nous interpeller en vue d’un changement réel de vie.
« Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux. ».
 
Qu’est-ce qui me donne le sentiment de sécurité? « En général, le riche se sent en sécurité avec ses richesses, et il croit que lorsqu’elles sont menacées, tout le sens de sa vie sur terre s’effondre. » C’est une attitude insensée, folle! Les richesses ne nous garantissent rien! Le disciple de Jésus fait comme son maître : mettre sa sécurité en Dieu le Père qui l’aime et veille avec bienveillance et bonne providence sur lui.
 
« Qui plus est, quand le cœur se sent riche, il est tellement satisfait de lui-même qu’il n’y a plus de place pour la Parole de Dieu, pour aimer les frères ni pour jouir des choses les plus importantes de la vie. Il se prive ainsi de plus grands biens. »
 
C’est à cette pauvreté du cœur que pense s. Ignace de Loyola quand il enseigne « la sainte indifférence », de telle manière que « nous ne voulions pas, pour notre part, davantage la santé que la maladie, la richesse que la pauvreté, l’honneur que le déshonneur, une vie longue qu’une vie courte et ainsi de suite pour tout le reste. »
 
« Heureux les pauvres de cœur! » Il s’agit d’une « disposition de l’âme faite d’une disponibilité totale à Dieu parce qu’elle vient d’une humble conviction de sa misère spirituelle. […] Le pauvre a mis tout son espoir dans le Seigneur. Être pauvre, c’est être avide de recueillir ce que Dieu dispense quand on se fait capacité d’accueil. »
 
Cette pauvreté d’esprit, de cœur, va me conduire à être pauvre tout court et à aider ceux et celles qui concrètement sont dans le besoin. C’est ce qu’enseigne Jésus dans Luc 6, 20. Le pape (par. 70) rappelle que c’est là une invitation à suivre notre Seigneur et Maître dans sa vie austère et dépouillée pour partager la vie des pauvres, « et en définitive à nous configurer à Jésus qui, étant riche, “s’est fait pauvre” (2 Corinthiens 8,9). »
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(20e texte d’une série sur l’appel à la sainteté)

1 commentaire:

Nël Lagarde a dit…
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