Consentir humblement et en paix à la vie avec son stress et
ses heurts de toutes sortes est un don de Jésus qui vient pacifier les
cœurs. Lui seul peut nous libérer « de cette agressivité qui jaillit
d’un ego démesuré. » (pape François) (par. 121) Il est alors possible de vivre
avec une belle assurance intérieure et de supporter les contradictions de
toutes sortes.
« Ce qui a été dit jusqu’à présent n’implique pas un
esprit inhibé, triste, aigri, mélancolique ou un profil bas amorphe. Le saint
est capable de vivre joyeux et avec le sens de l’humour. Sans perdre le
réalisme, il éclaire les autres avec un esprit positif et rempli
d’espérance. » (par. 122)
Ordinairement, la joie chrétienne est accompagnée du sens de
l’humour. Le pape François nous présente d’abord Thomas More comme un modèle de
saint qui sait vivre avec humour. Il cite même intégralement une de ses prières
pleines d’humour :
« Donne-moi une bonne digestion, Seigneur, et aussi
quelque chose à digérer. Donne-moi la santé du corps avec le sens de la garder
au mieux. Donne-moi une âme sainte, Seigneur, qui ait les yeux sur la beauté et
la pureté, afin qu’elle ne s’épouvante pas en voyant le péché, mais sache
redresser la situation. Donne-moi une âme qui ignore l’ennui, le gémissement et
le soupir. Ne permets pas que je me fasse trop de souci pour cette chose
encombrante que j’appelle “moi”. Seigneur, donne-moi l’humour pour que je tire
quelque bonheur de cette vie et en fasse profiter les autres. » (source)
Le pape donne aussi en exemple saint Philippe Néri. Voici quelques
traits de cet humour si souriant et si brûlant! À quelqu’un qui l’interroge sur
l’opportunité de porter un cilice, il répond : « Certainement, mais
au-dessus des vêtements ». À un autre qui l’entretient des transports
mystiques d’une très pieuse jeune fille, il réagit : « Qu’on la marie! »
(sens de l'humour)
Après son bref texte sur l’humour, le pape François revient
sur la joie. C’est là un autre signe qu’est profondément ancrée dans son cœur
la certitude que la joie est la caractéristique de la personne qui croit en
Jésus et le suit.
Dieu « nous veut positifs, reconnaissants et pas trop
compliqués. […] En toute circonstance, il faut garder un esprit souple. […] C’est
ce que vivait saint François d’Assise, capable d’être ému de gratitude devant
un morceau de pain dur, ou bien, heureux de louer Dieu uniquement pour la brise
qui caressait son visage. » (par. 127)
Cette joie se vit non pas dans une consommation
individualiste et égocentrique. Elle le vit dans la communion et le partage. « Dieu
aime celui qui donne avec joie » (2 Corinthiens 9,7).
Évêque émérite de Gatineau
(38e texte d’une série sur l’appel à la sainteté)
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