Devenir un saint, une sainte, c’est marcher à la suite de
Jésus. Sa compassion profonde « l’incitait à sortir de lui-même avec vigueur
pour annoncer, pour envoyer en mission, pour envoyer guérir et libérer. »
(Pape François) (par. 131) Ouvrons les Évangiles. Partout, on constate que l’audace et
le courage sont les caractéristiques de sa vie itinérante et missionnaire.
C’est la mission de l’Esprit de nous rendre
« comme » Jésus, de nous faire participer à sa détermination tendre
et fervente pour proclamer l’Évangile. Il nous pousse à sortir de nos sécurités,
à aller vers qui est en mal d’espoir, de ressources, de relations. Il faut,
comme l’Église nous l’enseigne, supplier l’Esprit de venir et de nous relancer
sans cesse à la suite de Jésus : « Viens, Esprit Créateur… »
La première communauté chrétienne connaissait ce besoin de
l’Esprit et savait intensément l’appeler par la prière. Pierre est en prison.
Les disciples sont paralysés par la peur du danger mortel qui les menace. Ils réagissent
en priant : « Seigneur, sois attentif à leurs menaces : donne à
ceux qui te servent de dire ta parole avec une totale assurance. Étends donc ta
main pour que se produisent guérisons, signes et prodiges, par le nom de Jésus,
ton Saint, ton Serviteur. » Quand ils eurent fini de prier, « le lieu
où ils étaient réunis se mit à trembler, ils furent tous remplis du
Saint-Esprit et ils disaient la parole de Dieu avec assurance. » (Actes des Apôtres 4, 29-31)
Il faut savoir reconnaître l’obstacle qui risque de nous
faire tomber dans la médiocrité et de ne plus annoncer la Parole. « Nous
avons en nous la tentation latente de fuir vers un endroit sûr qui peut avoir
beaucoup de noms : individualisme, spiritualisme, repli dans de petits
cercles, dépendance, routine, répétition de schémas préfixés, dogmatisme,
nostalgie, pessimisme, refuge dans les normes. Peut-être refusons-nous de
sortir d’un territoire qui nous était connu et commode. » (Pape François,
par 134) Que l’Esprit nous pousse sans relâche « à nous déplacer pour
aller au-delà de ce qui est connu, vers les périphéries et les frontières. Il
nous conduit là où l’humanité est la plus blessée et là où les êtres humains,
sous l’apparence de la superficialité et du conformisme, continuent à chercher
la réponse à la question du sens de la vie. […] Jésus nous devance dans le
cœur de ce frère, dans sa chair blessée, dans sa vie opprimée, dans son âme
obscurcie. Il y est déjà. »
À nous d’y aller avec audace, de l’y reconnaître et de le
servir : voilà notre chemin de sanctification! Et un jour, Jésus nous
dira, à notre grand étonnement : « J’avais faim, et vous m’avez donné
à manger; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais un étranger, et
vous m’avez accueilli; j’étais nu, et vous m’avez habillé; j’étais malade, et
vous m’avez visité; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi! » (Matthieu 25, 35-36)
Évêque émérite de Gatineau
(40e texte d’une série sur l’appel à la sainteté)
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