lundi 5 décembre 2011

Des penseurs scrutent le mouvement des « indignés »

Bien des penseurs de toutes les disciplines cherchent à distinguer ce qui travaille les entrailles profondes de notre humanité et de notre planète. Ils engagent leur raison et leur cœur dans une analyse de ces appels à plus d'humanité entre nous et à plus de respect de l’environnement naturel si riche, si beau, si diversifié mais si fragile. Ils mettent en lumière, selon leur spécialité ou leur approche intellectuelle du phénomène, des réflexions très riches, qui nous poussent à ne pas négliger ce phénomène comme une bénigne et temporaire poussée de fièvre collective. Beaucoup devinent là une pression vitale au cœur des souffrances qui habitent surtout les jeunes générations mais en fait atteignent des pans complets de l’humanité et blessent toute notre planète.

Certains rappellent que l’économie et la finance réglées seulement par la « loi du marché » et la recherche du profit sont inhumaines, destructrices des sociétés et des environnements. Toute économie viable et saine appelle des normes éthiques : c’est une exigence interne de la nature même de l’économie et de la finance qui sont des activités humaines. Ils appellent les responsables à bâtir un équilibre nouveau entre les politiques et les finances afin d’éviter que les « lois du marché » continuent à faire la pluie et le beau temps sur toute la planète, précipitant des pays entiers dans la faillite et des populations complètes dans la misère et la mort. L’exacerbation de la convoitise et du profit maximal instantané met en péril l’avenir de l’humanité et la qualité de l’environnement dont nous sommes responsables.

Ces réflexions sont stimulantes. Elles nous invitent à nous arrêter, à peser nos choix,  nos actes et leurs conséquences sur notre planète, alors que nous sommes tentés par les frénésies célébrées par la publicité de Noël.

† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau