samedi 15 septembre 2012

À l’Université St-Paul

À chaque fin de semaine, et en bien d’autres occasions, je rencontre beaucoup de personnes du diocèse de Gatineau. Une question m’est fréquemment adressée. « Que faites-vous à votre retraite? Vous ne vous ennuyez pas trop? » 

Je les rassure facilement. Je n’ai pas le temps de m’ennuyer. Les personnes amies semblent craindre pour moi ce malheur et se chargent avec diligence de me trouver toutes sortes d’offres alléchantes, de travaux stimulants et d’engagements significatifs.

Même Madame la Rectrice de l’Université St-Paul s’est mise à cette tâche à l'approche de mes 75 ans, date butoir pour la mise à la retraite des évêques. Elle m’a invité avec insistance à assurer, avec bien sûr l’accord de Mgr le Chancelier de l’Université, une présence dans ce milieu universitaire catholique.

J’ai bien hésité. D’un côté, ça ne me déplaisait pas de reprendre contact avec un milieu universitaire qui n’était plus le mien depuis longtemps. J’ai vécu au Séminaire Universitaire St-Paul pendant 4 ans (1957-1961). Puis jusqu’en 1967, j’ai fréquenté diverses universités, surtout l’Université Laval et l’Université Catholique de Paris. J’ai même donné un cours d’été à St-Paul sur les communications. Mais depuis, le milieu universitaire m’était devenu étranger, même étrange. Car j’ai dû changer mon orientation de vie et œuvrer à plein temps en pastorale, aux niveaux local et diocésain de l’Église.

Et me voilà de nouveau à l’Université, avec le titre presque honorifique de « pasteur en résidence ». J’y suis en tant que bénévole et on justifie cette présence par ma longue expérience dans le service presbytéral et épiscopal : ça fait 51 ans que je suis prêtre. Je suis censé y apporter un peu de sagesse, ce dont je suis moins sûr et laisse les autres en juger! L’Université St-Paul, c’est « tout un monde à découvrir », selon la dynamique formulation de la rentrée universitaire 2012-2013.

Alors, qu’est-ce que j’y fais? On m’a aimablement octroyé un bureau. J’arpente les corridors pour rencontrer étudiants, professeurs, visiteurs. Je hante un peu la magnifique bibliothèque. J’aime retourner à la chapelle où j’ai prié plusieurs fois par jour pendant 4 ans. Récemment, il y eut un repas d’accueil pour toute la communauté universitaire dans l’ancien réfectoire que j’ai aussi hanté dans ma jeunesse. Que de souvenirs!

Mais aussi que de nouveautés! Oui, c’est tout un monde à découvrir! Je m’y mets bien modestement et en espérant que ma présence dise quelque chose de l’Évangile.

† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau