mercredi 3 octobre 2012

Kateri Tekakwitha

Le pape Benoît XVI proclamera officiellement la sainteté de cette jeune amérindienne le 21 octobre prochain. J’ai lu au sujet de cette Amérindienne un article intéressant dans le bulletin du diocèse de Baie-Comeau. Il est signé par un missionnaire Oblat de Marie-Immaculée, Gérard Boudreault. Il présente le cheminement de cette femme qui a passé par beaucoup de souffrances à cause de sa foi en Jésus. Elle peut être vraiment une inspiration en cette année de la foi. Je résume cet écrit.

Son éveil de la foi
Kateri est née à Ossernenon en 1656. C’est là que quelques années auparavant furent martyrisés René Goupil, Isaac Jogue et Jean de Lalande. C’était dans le territoire de la tribu des Agniers. Très jeune, elle devient orpheline. Sa famille est décimée par la petite vérole. Elle-même s’en tire, mais avec des suites graves, en particulier elle reste presque aveugle tout en demeurant fragile de santé. Serviable et aimable, on veut la marier : elle refuse. Quand passent les missionnaires jésuites, Kateri aime les entendre parler de Jésus. Mais son oncle, qui en a la garde, s’y oppose violemment.

Sa démarche catéchuménale
À l'âge de 19 ans, elle assiste aux enseignements des missionnaires et s’adonne à la prière et à la charité. Elle est victime de railleries et de persécutions. Elle s’attache à Marie et la choisit pour mère. Elle est baptisée à Pâques 1676, ce qui fait augmenter vexations de toutes sortes contre elle. À l’automne 1677, elle fuit le village de Gandaouague où avait déménagé sa tribu et elle se rend de peines et de misères à Kahnawake.

Son cheminement dans la vie chrétienne
Là, elle peut donner libre cours à sa ferveur chrétienne. Rapidement préparée, elle fait sa première communion à 21 ans. Puis elle refuse de se marier et consacre sa virginité à Dieu le 25 mai 1679. Se développent en son cœur une dévotion intense à la passion de Jésus et un ardent amour de l’Eucharistie.

Elle meurt le mercredi saint, 17 avril 1680. On raconte que « vingt minutes après sa mort, le visage de Kateri jadis déformé par la petite vérole apparait avec un teint et des traits d’une beauté ravissante ». Son visage reflète la beauté qu’elle contemple en Dieu.

Kateri peut inspirer les jeunes par la vigueur et le courage de sa foi. Elle peut aussi soutenir les malades par sa ténacité dans l’épreuve de sa cécité. Et son engament dans la virginité aidera les personnes qui le prieront à suivre un chemin de don de soi et de plein épanouissement de leur être dans la pureté de cœur et de corps. Sa canonisation sera aussi une joie pour beaucoup des peuples autochtones, mais aussi pour toutes ces personnes qui depuis des années croient en sa sainteté et se laissent influencer par la qualité de sa vie humaine et spirituelle.

† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau