Le pape François précise son projet d’Église en nous demandant de devenir des itinérants (voir La joie de l’Évangile par. 23ss), « Fidèle au modèle du maître, il est vital qu’aujourd’hui l’Église sorte pour annoncer l’Évangile à tous, en tous lieux, en toutes occasions, sans hésitation, sans répulsion et sans peur. La joie de l’Évangile est pour tout le peuple, personne ne peut en être exclu. » Et François trace le chemin : « Prendre l’initiative, s’impliquer, accompagner, porter du fruit et fêter. »
Oser prendre l’initiative :
le Seigneur a pris l’initiative, il a précédé sa communauté « dans
l’amour (cf. 1Jn 4, 10), et en raison de cela, elle sait aller de
l’avant, elle sait prendre l’initiative sans crainte, aller à la rencontre,
chercher ceux qui sont loin et arriver aux croisées des chemins pour inviter
les exclus. »
S’impliquer : Jésus, à genoux, a lavé les pieds de ses
disciples. Et il a ajouté : « Heureux êtes-vous, si vous le faites »
(Jn 13, 17). « La communauté évangélisatrice, par ses œuvres et
ses gestes, se met dans la vie quotidienne des autres, elle raccourcit les
distances, elle s’abaisse jusqu’à l’humiliation si c’est nécessaire, et assume
la vie humaine, touchant la chair souffrante du Christ dans le peuple. Les
évangélisateurs ont ainsi “l’odeur des brebis” et celles-ci écoutent leur voix. »
Accompagner : être avec, consentir aux « longues
attentes et la patience apostolique. » L’évangélisateur a beaucoup de
patience, et évite de ne pas tenir compte des limites.
Fructifier : le semeur est toujours attentif aux fruits. « Il
prend soin du grain et ne perd pas la paix à cause de l’ivraie. Le semeur,
quand il voit poindre l’ivraie parmi le grain n’a pas de réactions plaintives
ni alarmistes. Il trouve le moyen pour faire en sorte que la Parole s’incarne
dans une situation concrète et donne des fruits de vie nouvelle, bien
qu’apparemment ceux-ci soient imparfaits et inachevés. »
Fêter : la communauté évangélisatrice, joyeuse,
sait toujours fêter. « Elle célèbre et fête chaque petite victoire, chaque
pas en avant dans l’évangélisation. L’évangélisation joyeuse se fait beauté
dans la liturgie, dans l’exigence quotidienne de faire progresser le bien.»
Est-ce
que « devenir itinérant » pour l’Évangile, ça me dit quelque chose?
Suis-je engagé dans ce chemin? Quel pas l’Esprit me demande-t-il de faire
aujourd’hui?
(10e
texte d’une série sur la joie)
† Roger
ÉbacherÉvêque émérite de Gatineau