Dans son texte sur La joie de l’Évangile, le pape affirme qu’au sein de l’Église il y a d’innombrables questions autour desquelles on recherche et on réfléchit avec une grande liberté. « À ceux qui rêvent une doctrine monolithique défendue par tous sans nuances, cela peut sembler une dispersion imparfaite. Mais la réalité est que cette variété aide à manifester et à mieux développer les divers aspects de la richesse inépuisable de l’Évangile. » (par. 40)
Puis il
rappelle aux prêtres que « l’imputabilité et la responsabilité d’une
action peuvent être diminuées voire supprimées par l’ignorance, l’inadvertance,
la violence, la crainte, les habitudes, les affections immodérées et d’autres
facteurs psychiques ou sociaux ». (par 44)
D’où il tire des conclusions fort importantes au sujet de
la façon de traiter les gens au confessionnal. « Par conséquent, sans
diminuer la valeur de l’idéal évangélique, il faut accompagner avec miséricorde
et patience les étapes possibles de croissance des personnes qui se
construisent jour après jour. Aux prêtres je rappelle que le confessionnal ne
doit pas être une salle de torture mais le lieu de la miséricorde du Seigneur
qui nous stimule à faire le bien qui est possible. Un petit pas, au milieu de
grandes limites humaines, peut être plus apprécié de Dieu que la vie
extérieurement correcte de celui qui passe ses jours sans avoir à affronter
d’importantes difficultés. La consolation et l’aiguillon de l’amour salvifique de Dieu, qui œuvre mystérieusement en toute personne, au-delà de ses
défauts et de ses chutes, doivent rejoindre chacun. »
Est-ce que ces conseils me rappellent des choses vécues
au confessionnal ? Chambre de torture ou salle de miséricorde dans
l’amour ?
(13e
texte d’une série sur la joie)
† Roger
ÉbacherÉvêque émérite de Gatineau