Avec un franc parler qui étonne et souvent bouleverse, le pape actuel, dans son beau texte intitulé La joie de l’Évangile affirme que l’Église est « une mère au cœur ouvert. » (par. 46) qui sort vers les autres pour aller aux périphéries humaines, pour sans peur les regarder, les écouter. Elle est aussi comme le père du fils prodigue, « qui laisse les portes ouvertes pour qu’il puisse entrer sans difficultés quand il reviendra. »
Les
églises avec des portes ouvertes sont un beau symbole de cet accueil.
« Si quelqu’un veut suivre une motion de l’Esprit et s’approcher pour
chercher Dieu, il ne rencontre pas la froideur d’une porte close. »
Mais le
pape traite surtout d’autres portes qui ne doivent plus se fermer. « Tous peuvent participer de quelque
manière à la vie ecclésiale, tous peuvent faire partie de la communauté, et
même les portes des sacrements ne devraient pas se fermer pour n’importe quelle
raison. Ceci vaut surtout pour ce sacrement qui est “ la porte”, le Baptême.
L’Eucharistie, même si elle constitue la plénitude de la vie sacramentelle,
n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment
pour les faibles. »
Et le
pape insiste : « Nous nous comportons fréquemment comme des
contrôleurs de la grâce et non comme des facilitateurs. Mais l’Église n’est pas
une douane, elle est la maison paternelle où il y a de la place pour chacun avec
sa vie difficile. »
De tels
propos vont sûrement provoquer de sérieuses réflexions et mises en questions.
Lesquelles ? Déjà le prochain synode des évêques pourra nous en dire
quelque chose.
Et moi,
comment est-ce que ça me met en question ? Ça me choque ? Ça me
libère ? Et la porte de mon église paroissiale est-elle habituellement
ouverte ou fermée à clé?
(14e
texte d’une série sur la joie)
† Roger
ÉbacherÉvêque émérite de Gatineau
(Photo du Pape : site de Radio Vatican)