mercredi 7 mai 2014

L’Église n’est pas une douane


Avec un  franc parler qui étonne et souvent bouleverse, le pape actuel, dans son beau texte intitulé La joie de l’Évangile affirme que l’Église est « une mère au cœur ouvert. » (par. 46) qui sort vers les autres pour aller aux périphéries humaines, pour sans peur les regarder, les écouter. Elle est aussi comme le père du fils prodigue, « qui laisse les portes ouvertes pour qu’il puisse entrer sans difficultés quand il reviendra. »
 
Les églises avec des portes ouvertes sont un beau symbole de cet accueil. « Si quelqu’un veut suivre une motion de l’Esprit et s’approcher pour chercher Dieu, il ne rencontre pas la froideur d’une porte close. »
 
Mais le pape traite surtout d’autres portes qui ne doivent plus se fermer.  « Tous peuvent participer de quelque manière à la vie ecclésiale, tous peuvent faire partie de la communauté, et même les portes des sacrements ne devraient pas se fermer pour n’importe quelle raison. Ceci vaut surtout pour ce sacrement qui est “ la porte”, le Baptême. L’Eucharistie, même si elle constitue la plénitude de la vie sacramentelle, n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles. »
 
Et le pape insiste : « Nous nous comportons fréquemment comme des contrôleurs de la grâce et non comme des facilitateurs. Mais l’Église n’est pas une douane, elle est la maison paternelle où il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile. »
 
De tels propos vont sûrement provoquer de sérieuses réflexions et mises en questions. Lesquelles ? Déjà le prochain synode des évêques pourra nous en dire quelque chose.
 
Et moi, comment est-ce que ça me met en question ? Ça me choque ? Ça me libère ? Et la porte de mon église paroissiale est-elle habituellement ouverte ou fermée à clé?
(14e texte d’une série sur la joie)
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(Photo du Pape : site de Radio Vatican)