Nous faisons souvent face à des critiques plus ou moins intenses contre l’Église, son histoire, ses engagements, ses péchés. Le pape François nous rappelle souvent qu’il faut savoir écouter ces voix qui nous interpellent à nous convertir plus radicalement à Jésus et à son Évangile.
Dans son exhortation La joie de l’Évangile, tout en nous incitant à un discernement spirituel face à ces critiques, il nous souligne aussi certains aspects de
l’Église qui peuvent nous inciter à la joie au lieu de nous noyer dans la
morosité.
Ainsi, il affirme : « Malgré tout le courant séculariste qui envahit la
société, en de nombreux pays, – même là où le christianisme est minoritaire –
l’Église Catholique est une institution crédible devant l’opinion publique,
fiable en tout ce qui concerne le domaine de la solidarité et de la
préoccupation pour les plus nécessiteux. En bien des occasions, elle a servi de
médiatrice pour favoriser la solution de problèmes qui concernent la paix, la
concorde, l’environnement, la défense de la vie, les droits humains et civils,
etc. Et combien est grande la contribution des écoles et des universités
catholiques dans le monde entier! Qu’il en soit ainsi est très positif. »
(par. 65) Ce sont là des fruits de la fidélité aux convictions de base de
l’Église sur la dignité de la personne humaine et sur le bien commun.
Un peu
plus loin, il écrit : « L’apport de l’Église dans le monde actuel est
immense. Notre douleur et notre honte pour les péchés de certains des membres
de l’Église, et aussi pour les nôtres, ne doivent pas faire oublier tous les
chrétiens qui donnent leur vie par amour : ils aident beaucoup de
personnes à se soigner ou à mourir en paix dans des hôpitaux précaires,
accompagnent les personnes devenues esclaves de différentes dépendances dans
les lieux les plus pauvres de la terre, se dépensent dans l’éducation des
enfants et des jeunes, prennent soin des personnes âgées abandonnées de tous,
cherchent à communiquer des valeurs dans des milieux hostiles, se dévouent
autrement de différentes manières qui montrent l’amour immense pour l’humanité
que le Dieu fait homme nous inspire. Je rends grâce pour le bel exemple que me
donnent beaucoup de chrétiens qui offrent leur vie et leur temps avec joie. Ce
témoignage me fait beaucoup de bien et me soutient dans mon aspiration
personnelle à dépasser l’égoïsme pour me donner davantage. » (par. 76)
Est-ce que je suis porté à un tel discernement, qui
fait tenir bon dans la joie confiante et le courage de l'engagement?
(18e
texte d’une série sur la joie)
† Roger
ÉbacherÉvêque émérite de Gatineau