C’est le cri du pape François (La joie de l’Évangile, par. 48s). Et il faut aller en toute priorité vers les pauvres, qui sont les privilégiés de Jésus dans l’Évangile. « Aucun doute ni aucune explication, qui affaiblissent ce message si clair, ne doivent subsister. »
Et
François laisse ce cri se répercuter, s’amplifier. Nous trouvons ici le cœur de
ce pape missionnaire, qui trouve sa joie à évangéliser. Il n’y a pas à commenter,
mais à lire avec notre cœur.
« Sortons,
sortons pour offrir à tous la vie de Jésus-Christ. Je répète ici pour toute
l’Église ce que j’ai dit de nombreuses fois aux prêtres et laïcs de Buenos
Aires : je préfère une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie
par les chemins, plutôt qu’une Église malade de la fermeture et du confort de
s’accrocher à ses propres sécurités. Je ne veux pas une Église préoccupée
d’être le centre et qui finit renfermée dans un enchevêtrement de fixations et
de procédures. Si quelque chose doit saintement nous préoccuper et inquiéter
notre conscience, c’est que tant de nos frères vivent sans la force, la lumière
et la consolation de l’amitié de Jésus-Christ, sans une communauté de foi qui
les accueille, sans un horizon de sens et de vie. Plus que la peur de se
tromper j’espère que nous anime la peur de nous renfermer dans les structures
qui nous donnent une fausse protection, dans les normes qui nous transforment
en juges implacables, dans les habitudes où nous nous sentons tranquilles,
alors que, dehors, il y a une multitude affamée, et Jésus qui nous répète sans
arrêt : « Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Mc 6, 37). »
Ces
paroles brassent quoi en moi? En quoi elles me dérangent? Ou me réconfortent?
(15e
texte d’une série sur la joie)
† Roger
ÉbacherÉvêque émérite de Gatineau