L’argent est devenu parmi nous plus important que l'être humain qui est réduit à son besoin de consommation! Tel est le discernement fait par François (La joie de l’Évangile par. 55ss). « Nous avons créé de nouvelles idoles. L’adoration de l’antique veau d’or (cf. Ex 32,1-35) a trouvé une nouvelle et impitoyable version dans le fétichisme de l’argent et dans la dictature de l’économie sans visage et sans un but véritablement humain. »
C’est là
le fruit du refus de l’éthique et du refus de Dieu. Et il est empoisonné.
« Une nouvelle tyrannie invisible s’instaure, parfois virtuelle, qui
impose ses lois et ses règles, de façon unilatérale et implacable. De plus, la
dette et ses intérêts éloignent les pays des possibilités praticables par
leur économie et les citoyens de leur pouvoir d’achat réel. S’ajoutent à tout
cela une corruption ramifiée et une évasion fiscale égoïste qui ont
atteint des dimensions mondiales. L’appétit du pouvoir et de l’avoir ne connaît
pas de limites. Dans ce système, qui tend à tout phagocyter dans le but
d’accroître les bénéfices, tout ce qui est fragile, comme l’environnement,
reste sans défense par rapport aux intérêts du marché divinisé, transformés en
règle absolue. »
« L’argent
doit servir et non pas gouverner! Le Pape aime tout le monde, riches et
pauvres, mais il a le devoir, au nom du Christ, de rappeler que les riches
doivent aider les pauvres, les respecter et les promouvoir. Je vous exhorte à
la solidarité désintéressée et à un retour de l’économie et de la finance à une
éthique en faveur de l’être humain. »
Suis-je
parmi les riches ou parmi les pauvres? Comment les paroles de François me touchent-elles?
(17e
texte d’une série sur la joie)
† Roger
ÉbacherÉvêque émérite de Gatineau