Selon le
pape François (La joie de l’Évangile
par. 238-258), l’Église doit s’engager dans trois champs de dialogue
« pour accomplir un service en faveur du plein développement de l’être
humain et procurer le bien commun : le dialogue avec les États, avec la
société – qui inclut le dialogue avec les cultures et avec les sciences – et
avec les autres croyants qui ne font pas partie de l’Église catholique. »
« Dans le dialogue avec l’État et avec la société,
l’Église n’a pas de solutions pour toutes les questions particulières. Mais,
avec les diverses forces sociales, elle accompagne les propositions qui peuvent
répondre le mieux à la dignité de la personne humaine et au bien commun. »
Le dialogue
entre science et foi est aussi un chemin d’harmonie et de pacification. La foi ne craint pas la raison. Elle la cherche et
lui fait confiance. « L’évangélisation est attentive aux avancées
scientifiques pour les éclairer de la lumière de la foi et de la loi naturelle,
de manière à ce qu’elles respectent toujours la centralité et la valeur suprême
de la personne humaine en toutes les phases de son existence. »
L’engagement œcuménique est une condition
de la paix entre les peuples. Il est un apport à l’unité de la famille humaine.
Le pape ajoute de nombreuses remarques fort stimulantes sur le dialogue avec le
Judaïsme, l’Islam, les autres religions, aussi avec les personnes qui ne se rattachent
à aucune tradition religieuse. On trouve dans ces paragraphes des paroles de sagesse à accueillir comme autant
d’appels à notre responsabilité envers l’Évangile et la paix.
Enfin, le pape insiste sur l’importance
du respect de la liberté religieuse. Elle
comprend la liberté de choisir la religion que l’on estime vraie et de
manifester publiquement sa propre croyance. Un sain pluralisme « n’implique
pas une privatisation des religions, avec la prétention de les réduire au
silence, à l’obscurité de la conscience de chacun, ou à la marginalité de
l’enclos fermé des églises, des synagogues et des mosquées. Il s’agirait en
définitive d’une nouvelle forme de discrimination et d’autoritarisme. Le
respect dû aux minorités agnostiques et non croyantes ne doit pas s’imposer
de manière arbitraire qui fasse taire les convictions des majorités croyantes
ni ignorer la richesse des traditions religieuses. Cela, à la longue,
susciterait plus de ressentiment que de tolérance et de paix.
Ai-je déjà réfléchi à l’un ou
l’autre de ces chemins de dialogue en vue de la paix? Y ai-je déjà fait
quelques pas? Et quel pas est devant moi?
(41e
texte d’une série sur la joie)
† Roger ÉbacherÉvêque émérite de Gatineau