Dès le début de son ministère, le pape François a surpris par son élan audacieux vers les marginalisés, les rejetés, les oubliés. Pensons à ses visites dans les lieux de misère tels qu’hôpitaux pour enfants handicapés ou pauvres, prisons, refuges pour sans-abris. Nous ne pouvons pas oublier les images de sa visite à l’ile de Lampedusa. Quand il est allé au Brésil, il a tenu à aller dans une favéla. On pourrait allonger cette liste de ses gestes qui nous ont à la fois enthousiasmés, mais sans doute aussi dérangés.
Dans La joie de l’Évangile (par. 209ss), il présente
une sorte d’inventaire de ces marginalisés dans lesquels il reconnaît le Christ
souffrant, crucifié, méprisé. « Jésus, l’évangélisateur par excellence et
l’Évangile en personne, s’identifie spécialement aux plus petits. (cf. Mt 25,
40). Ceci nous rappelle que nous tous, chrétiens, sommes appelés à avoir soin
des plus fragiles de la terre. »
Il s’agit
de personnes fragiles, qui restent en arrière, les plus dépourvues :
·
les
sans-abris;
·
les
toxico-dépendants;
·
les
réfugiés;
·
les
populations indigènes;
·
les
personnes âgées toujours plus seules et abandonnées;
·
les
migrants;
·
le crime
mafieux de la traite des personnes;
·
les
femmes souffrant d’exclusion, de maltraitance, de violence;
·
les
enfants à naître;
·
l’ensemble
de la création dont nous sommes le gardien.
Où est-ce
que je me situe devant ces personnes?
Comment me concerne
l'interpellation papale : « Nous
tous, les chrétiens, petits, mais forts dans l’amour de Dieu, comme saint
François d’Assise, nous sommes appelés à prendre soin de la fragilité du peuple
et du monde dans lequel nous vivons. »
(39e texte d’une série sur la joie)
† Roger ÉbacherÉvêque émérite de Gatineau