« Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés
fils de Dieu ». (Matthieu 5, 9)
Dans cette béatitude, Jésus ne parle pas seulement d’une
attitude dans le cœur. Il parle de choses à faire. Il faut être un
constructeur, un artisan de paix!
La paix est d’abord un don. « Le véritable et suprême “artisan
de paix” n’est pas un homme, c’est Dieu lui-même. Précisément pour cette
raison, ceux qui œuvrent pour la paix sont appelés “fils de Dieu” : parce
qu’ils lui ressemblent, parce qu’ils l’imitent, parce qu’ils font ce qu’Il fait
lui. »
S. Paul parle de la « paix de Dieu » (Philippiens 4, 7), du « Dieu
de la paix » (Romains 15, 33). De même, il présente le Christ comme notre paix (Éphésiens 2, 14-17). Jésus ressuscité donne sa paix :
« Paix à vous! » Puis, « ayant dit cela il souffla et leur dit :
“Recevez l’Esprit Saint” » (Jean 20,21-22). La paix en nous et dans nos communautés, dans notre monde, est un fruit
de l’Esprit du Ressuscité.
Mais la paix est aussi notre tâche en tant que fils et
filles de Dieu. Le pape François (par. 87-89) explique comment devenir artisans,
artisanes de la paix. Lisons-le avec un cœur accueillant!
Il dit d’abord comment nous pouvons, hélas, devenir des
artisans de guerres dans notre milieu! « Il est fréquent que nous soyons
des instigateurs de conflits ou au moins des causes de malentendus. Par
exemple, quand j’entends quelque chose de quelqu’un, que je vais voir une autre
personne et que je le lui répète; et que j’en fais même une deuxième version un
peu plus étoffée et que je la propage. […] Le monde des ragots, fait de
gens qui s’emploient à critiquer et à détruire, ne construit pas la paix. Ces gens
sont au contraire des ennemis de la paix et aucunement bienheureux. »
Puis il montre comment nous pouvons être des bâtisseurs
d’amitié sociale. « Il n’est pas facile de bâtir cette paix évangélique
qui n’exclut personne mais qui inclut également ceux qui sont un peu étranges,
les personnes difficiles et compliquées, ceux qui réclament de l’attention,
ceux qui sont différents, ceux qui sont malmenés par la vie, ceux qui ont
d’autres intérêts. C’est dur et cela requiert une grande ouverture d’esprit et
de cœur. […] Il s’agit d’être des artisans de paix, parce que bâtir la paix est
un art qui exige sérénité, créativité, sensibilité et dextérité. »
Mais c’est une tâche exigée par le grand commandement de
l’amour du prochain. Et c’est ainsi, en nous laissant guider par l’Esprit
Saint, que nous nous fortifions dans notre identité d’enfants de Dieu.
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(26e texte d’une série sur l’appel à la sainteté)
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