samedi 16 octobre 2021

La grâce de l’espérance

« Ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’Espérance. [­­­...] Pour espérer, mon enfant, il faut être bienheureux, il faut avoir obtenu, reçu une grande grâce.

La Foi voit ce qui est. La Charité aime ce qui est. L’Espérance voit ce qui n’est pas encore et qui sera. Elle aime ce qui n’est pas encore et qui sera. Sur le chemin montant, sablonneux, malaisé. Sur la route montante. Traînée, pendue aux bras de des grandes sœurs, qui la tiennent par la main, la petite espérance s’avance.

Et au milieu de ses deux grandes sœurs elle a l’air de se laisser traîner. Comme une enfant qui n’aurait pas la force de marcher. Et qu’on traînerait sur cette route malgré elle. Et en réalité c’est elle qui fait marcher les deux autres. Et qui les traîne, et qui fait marcher le monde. Et qui le traîne. Car on ne travaille jamais que pour les enfants. Et les deux grandes ne marchent que pour la petite. » (Charles Péguy)

† Roger Ébacher
Évêque retraité de Gatineau