dimanche 21 octobre 2012

La dignité de la personne humaine

Le Concile Vatican II a donné un enseignement substantiel sur cette question. Dans le document sur « L’Église dans le monde de ce temps », on y consacre plusieurs paragraphes (11-22). J’essaie d’en faire un résumé, qui ne remplace pas une lecture du texte même.

Cette dignité de tout être humain, quelles que soient sa race, sa religion, son état physique ou mental, s’enracine dans le fait que, selon nos Saintes Écritures, l’homme a été créé à l’image de Dieu. Dès le début, Dieu les créa homme et femme.  « Car l’homme, de par sa nature profonde, est un être social, et, sans relations avec autrui, il ne peut vivre ni épanouir ses qualités. » (par. 12.4) Marqué par le péché et divisé en lui-même, « chacun se sent comme chargé de chaînes. »  L’être humain a besoin de rédemption, de libération. Telle est l’œuvre de Jésus le Fils de Dieu fait homme pour nous.

L’être humain est « dans sa condition corporelle même, un résumé de l’univers des choses qui trouvent ainsi, en lui, leur sommet ».  Par son intelligence il dépasse l'univers des choses. Capable de développer sciences et techniques, l’être humain a une soif plus profonde encore de vérité et de sagesse pour contempler le sens de l’univers et de sa propre destinée. Il en a besoin pour humaniser ses magnifiques performances technologies et scientifiques et les mettre au service du bien commun de tous.

Le concile a affirmé la dignité inaliénable de la conscience morale.  « Au fond de sa conscience, l’homme découvre la présence d’une loi qu’il ne s’est pas donnée lui-même, mais à laquelle il est tenu d’obéir. » (par. 16.1). Il a aussi enseigné la grandeur de la liberté. « C’est toujours librement que l’homme se tourne vers le bien. Cette liberté, nos contemporains l’estiment grandement et ils la poursuivent avec ardeur. Et ils ont raison. » (par. 17)

Fait partie aussi de notre dignité humaine la reconnaissance de notre finitude. Le mystère de la mort en est l’expression extrême. « L’homme n’est pas seulement tourmenté par la souffrance et la déchéance progressive de son corps, mais plus encore, par la peur d’une destruction définitive. Et c’est par une inspiration juste de son cœur qu’il rejette et refuse cette ruine totale et ce définitif échec de sa personne. Le germe d’éternité qu’il porte en lui, irréductible à la seule matière, s’insurge contre la mort. Toutes les tentatives de la technique, si utiles qu’elles soient, sont impuissantes à calmer son anxiété. » (par. 18.1) Mais la victoire du Christ Jésus sur la mort éclaire cette énigme et soutient l’espérance.

Voilà quelques pensées qui explicitent un peu la dignité de toute personne humaine. Elles méritent une grande attention. Tellement de personnes dans nos pays de surabondance et dans les pays de la famine et de la guerre sont bafouées et humiliées dans leur dignité fondamentale d’être humain.
(4e texte d’une série sur Vatican II)
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau