mercredi 10 octobre 2012

Vatican II, phare pour notre monde

Le Concile Vatican II a commencé ses travaux le 11 octobre 1962, donc il y aura 50 ans demain. Ce fut un évènement unique dans l’histoire de l’humanité par le nombre des participants et intervenants, par sa durée, par la diversité considérable des matières qu’il a abordées, par la masse de documents produits et par son impact à court, moyen et long terme sur l’histoire de l’Église en elle-même et dans ses relations avec le monde.

Je veux ici m’attacher à réfléchir sur un document en particulier. Il traite de « l’Église dans le monde de ce temps. »  Selon le Cardinal Etchegaray, Jean XXIII, en convoquant le concile, affirmait : « Je veux ouvrir la fenêtre de l'Église, afin que nous puissions voir ce qui se passe dehors, et que le monde puisse voir ce qui se passe chez nous. »  Jean XXIII voulait que nous présentions au monde d’aujourd'hui l'Évangile dans sa fraicheur authentique, après avoir écouté ce monde et y avoir discerné les signes des temps. Ainsi, l’Évangile pourra redevenir une « Bonne Nouvelle », apte à renouveler les cœurs, les familles et les sociétés, dans la joie de l’Esprit-Saint.

Le document sur lequel je réfléchis ici est particulièrement clair sur cette décision assumée par l’assemblée conciliaire d’écouter le monde d’aujourd’hui : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. »  Je constate que cette affirmation percutante, la première de ce document, reste après 50 ans un phare pour beaucoup de groupes, tant des communautés missionnaires que tous ces groupes au Québec qui œuvrent dans les diocèses à la pastorale sociale, et pour bien d’autres personnes.

Ce document est toujours pertinent dans notre monde qui est en face de défis immenses en ce qui concerne la personne humaine et de sa dignité inaliénable, la famille, la société civile et politique, la société internationale et la paix. Le monde a profondément changé durant ces cinquante ans qui nous séparent du concile Vatican II. Mais la Parole de Dieu donnée dans les Écritures et les éclairages fournis par le document conciliaire sont toujours une grande richesse, capable d’offrir lumière, sagesse et élan de renouveau à notre planète si souvent déchirée par le feu, le sang, les larmes, la faim et la mort. L’espérance apportée par Jésus Ressuscité et proclamée par le concile est toujours apte à semer une audace nouvelle et des engagements féconds dans ce monde menacé jusque dans son existence par le déploiement nucléaire et par les atteintes graves à l'intégrité de la création et de son environnement.
(2e texte d’une série sur Vatican II)
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau