jeudi 26 décembre 2013

« Vivre unis, en prenant soin l’un de l’autre »

Ce titre est extrait du message du pape François pour la Journée mondiale de la paix 2014 : « La fraternité,fondement et route pour la paix ». Le texte papal est abondamment présenté et commenté sur la toile électronique. Le service d’information duVatican l’a officiellement proposé, de même que le site de diverses Églises du monde. Le site de Zenit le résume d’une belle façon en présentant douze « pépites d’or » qui forment un programme tiré de ce message.  Par ailleurs, le document pousse aussi à des expériences communautaires d’engagements pour la paix, la justice, la fraternité.
 
J’épingle quelques extraits de ce message très dynamique et de forte actualité.
 
« Dans le cœur de chaque homme et de chaque femme habite en effet le désir d’une vie pleine, à laquelle appartient une soif irrépressible de fraternité, qui pousse vers la communion avec les autres, en qui nous ne trouvons pas des ennemis ou des concurrents, mais des frères à accueillir et à embrasser. En effet, la fraternité est une dimension essentielle de l’homme, qui est un être relationnel. La vive conscience d’être en relation nous amène à voir et à traiter chaque personne comme une vraie sœur et un vrai frère; sans cela, la construction d’une société juste, d’une paix solide et durable devient impossible. »
 
« Le nombre toujours croissant d’interconnexions et de communications qui enveloppent notre planète rend plus palpable la conscience de l’unité et du partage d’un destin commun entre les nations de la terre. Dans les dynamismes de l’histoire, de même que dans la diversité des ethnies, des sociétés et des cultures, nous voyons ainsi semée la vocation à former une communauté composée de frères qui s’accueillent réciproquement, en prenant soin les uns des autres. » Toutefois, contrairement à ces poussées vers l’autre se développe aussi une « mondialisation de l’indifférence, qui nous fait lentement nous habituer à la souffrance de l’autre, en nous fermant sur nous-mêmes. » Il nous faut choisir notre camp!
 
Le pape prend soin d’indiquer la source biblique d'où jaillit cette fraternité qu’il nous appelle à développer. Puisqu’il n’y a qu'un seul Père qui est Dieu, nous sommes tous des frères et sœurs. « La racine de la fraternité est contenue dans la paternité de Dieu. Il ne s’agit pas d’une paternité générique, indistincte et inefficace historiquement, mais bien de l’amour personnel, précis et extraordinairement concret de Dieu pour chaque homme. »  Il rejoint ainsi le message essentiel de Noël. Dans un amour inouï, Dieu a voulu librement se rendre dépendant de notre accueil. Il nous offre son Fils comme le cadeau le plus merveilleux. C’est à nous de consentir à l'accueillir et de le laisser produire des fruits d’amour dans notre vie. Alors, tout change. Devenus enfants de Dieu en Jésus, nous sommes appelés à reconnaître tout être humain comme un frère, une sœur, et capables de poser des gestes en conséquence.
 
Alors, la fraternité qui fleurit sur cet amour accueilli et donné est l’énergie qui nous motive à engager la lutte contre la pauvreté, la misère, la guerre, et qui nous donne le courage et la ténacité de passer à l’acte à notre niveau et où l’on est. La fraternité devient « fondement et route pour la paix ».  C’est déjà ce que disait Paul VI en affirmant que « le développement est le nouveau nom de la paix », ce qui a inspiré la création de l’organisme du Peuple de Dieu du Canada pour lutter contre les misères ponctuelles ou structurelles qui  minent la fraternité : Développement et Paix.
 
Mais ce ne sont là que quelques pépites de ce beau message. Je vous invite à aller le parcourir en ce temps qui nous incite à revenir à notre cœur pour l’ouvrir à l’appel de Celui qui nous aime et de ceux que nous n’aimons pas assez.
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau