samedi 20 septembre 2014

Un chemin de dialogue

Selon le pape François (La joie de l’Évangile par. 238-258), l’Église doit s’engager dans trois champs de dialogue « pour accomplir un service en faveur du plein développement de l’être humain et procurer le bien commun : le dialogue avec les États, avec la société – qui inclut le dialogue avec les cultures et avec les sciences – et avec les autres croyants qui ne font pas partie de l’Église catholique. »
 
« Dans le dialogue avec l’État et avec la société, l’Église n’a pas de solutions pour toutes les questions particulières. Mais, avec les diverses forces sociales, elle accompagne les propositions qui peuvent répondre le mieux à la dignité de la personne humaine et au bien commun. »
 
Le dialogue entre science et foi est aussi un chemin d’harmonie et de pacification. La foi ne craint pas la raison. Elle la cherche et lui fait confiance.  « L’évangélisation est attentive aux avancées scientifiques pour les éclairer de la lumière de la foi et de la loi naturelle, de manière à ce qu’elles respectent toujours la centralité et la valeur suprême de la personne humaine en toutes les phases de son existence. »
 
L’engagement œcuménique est une condition de la paix entre les peuples. Il est un apport à l’unité de la famille humaine. Le pape ajoute de nombreuses remarques fort stimulantes sur le dialogue avec le Judaïsme, l’Islam, les autres religions, aussi avec les personnes qui ne se rattachent à aucune tradition religieuse. On trouve dans ces paragraphes des  paroles de sagesse à accueillir comme autant d’appels à notre responsabilité envers l’Évangile et la paix.
 
Enfin, le pape insiste sur l’importance du respect de la liberté religieuse.  Elle comprend la liberté de choisir la religion que l’on estime vraie et de manifester publiquement sa propre croyance. Un sain pluralisme « n’implique pas une privatisation des religions, avec la prétention de les réduire au silence, à l’obscurité de la conscience de chacun, ou à la marginalité de l’enclos fermé des églises, des synagogues et des mosquées. Il s’agirait en définitive d’une nouvelle forme de discrimination et d’autoritarisme. Le respect dû aux minorités agnostiques et non croyantes ne doit pas s’imposer de manière arbitraire qui fasse taire les convictions des majorités croyantes ni ignorer la richesse des traditions religieuses. Cela, à la longue, susciterait plus de ressentiment que de tolérance et de paix. 
 
Ai-je déjà réfléchi à l’un ou l’autre de ces chemins de dialogue en vue de la paix? Y ai-je déjà fait quelques pas? Et quel pas est devant moi?
(41e texte d’une série sur la joie)
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau