Le
pape François, dans son texte fondamental sur l’environnement (4), nous
rappelle une parole prononcée par Paul VI en 1971. Ce dernier reconnaissait déjà
à cette époque que la problématique écologique conduisait à une crise aux
conséquences dramatiques pour la terre et pour les humains. « Par une
exploitation inconsidérée de la nature [l’être humain] risque de la détruire et
d’être à son tour la victime de cette dégradation ». (21) Paul VI notait
déjà que les retombées de la civilisation industrielle risquaient de conduire à
une véritable catastrophe écologique. Et il en appelait à un urgent et radical
changement dans le comportement de l’humanité.
Est-ce
que cet appel très clair a été entendu? Où en sommes-nous 45 ans plus tard? Le
pape François le répète sans ambages! Avec sagesse et accueillant le meilleur des
connaissances scientifiques actuelles, il affirme les hauts risques auxquels
l’humanité est confrontée dans une large échelle de problèmes environnementaux : changement du climat, déforestation, pollution de l’air, perte de la
biodiversité.
Et
le pape fait entendre plus fortement que jamais un appel à tous les humains. « Le
défi urgent de sauvegarder notre maison commune inclut la préoccupation d’unir
toute la famille humaine dans la recherche d’un développement durable et
intégral, car nous savons que les choses peuvent changer. » (13) Nous
avons de multiples raisons d’oser avec confiance nous y engager! « Le
Créateur ne nous abandonne pas, jamais il ne fait marche arrière dans son
projet d’amour, il ne se repent pas de nous avoir créés. L’humanité possède
encore la capacité de collaborer pour construire notre maison commune. »
Et François ajoute : « Je souhaite saluer, encourager et remercier
tous ceux qui, dans les secteurs les plus variés de l’activité humaine,
travaillent pour assurer la sauvegarde de la maison que nous partageons. »
Et
il insiste sur le fait que ces dommages à l’environnement ont des conséquences dramatiques « sur la vie des plus pauvres dans le monde. » Les
jeunes aussi réclament de l’action, car « ils se demandent comment il est
possible de prétendre construire un avenir meilleur sans penser à la crise de
l’environnement et aux souffrances des exclus. »
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau