Quelle
est la tâche première de l’Église dans son ensemble, de chaque membre de
l’Église, des divers groupes et communautés dans l’Église? Jean-Paul II y a
répondu : l’Église existe pour annoncer la Bonne Nouvelle de l’Évangile à
ceux qui sont éloignés du Christ. Il a insisté : « Telle est la tâche
première de l’Église ». C’est aussi son plus grand défi. « La cause
missionnaire doit avoir la première place ».
Après
avoir cité ces paroles de saint Jean-Paul II, le pape François a formulé une
question qui doit rejoindre nos cœurs : « Que se passerait-il si nous
prenions réellement au sérieux ces paroles? » Il répond lui-même à cette question
dans une affirmation provocante : « Nous reconnaîtrions simplement
que l’action missionnaire est le paradigme de toute tâche de l’Église. »
(EG 15)
Et
le pape François cite Jésus : « Il y aura plus de joie dans le ciel
pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes, qui
n’ont pas besoin de repentir » (Lc 15, 7). Nous connaissons bien ces
trois belles paraboles de saint Luc sur la joie de Dieu le Père à chaque fois
qu’un de ses enfants revient vers lui, accueille son pardon, sa tendresse, sa
miséricorde et le don d’une vie filiale renouvelée.
L’appel
et l’envoi pour la mission sont là claironnés! Ça veut dire quoi dans ma vie
personnelle, dans le groupe ecclésial et communautaire où je vis? Est-ce que je
prends au sérieux ces paroles de Jésus, au point qu’elles me dérangent? Est-ce
que je suis l’ami de Jésus au point que son souci, celui qui l’a conduit
jusqu’au don suprême, hante mon cœur, parfois m’empêche de dormir?
Je
veux souvent prier l’Esprit-Saint de me souffler la réponse et de me la faire
vivre. Et je supplie la Vierge Marie de m’éduquer à être ouvert à ce Souffle, à
le désirer, à l’accueillir, à y obéir promptement. Car la vraie réponse doit
jaillir de mon cœur, un cœur conquis par mon Seigneur!
†
Roger Ébacher
Évêque émérite de
Gatineau