Les récits
évangéliques nous montrent Jésus se faire sans cesse proche des familles, de
leurs souffrances, de leurs défis. Le pape François le note dans son texte
intitulé : La joie de l’amour
(par. 21). On y trouve les références aux divers textes ici commentés).
Jésus lui-même naît
dans une famille modeste qui bientôt doit fuir vers une terre étrangère.
Enfant, il a donc vécu avec Marie et Joseph comme un réfugié en Égypte, avec
les souffrances qu’une telle situation inflige à une famille. Puis il a grandi
dans un village obscur, avec d’autres enfants d’humbles familles. Un jour, il a
mis sa famille en crise en affirmant que sa priorité était de rester dans la
demeure de son Père du ciel : parole qui fut bien obscure et troublante
pour ses parents. Il a connu la nécessité de gagner la vie de la famille. Il
a vécu bien des tensions avec sa parenté proche.
Jésus est entré dans
la maison de son ami le pêcheur Pierre, où la belle-mère de celui-ci est
malade. On y voit sa sollicitude pour aider le couple plongé dans une situation
angoissante.
Jésus se laisse
impliquer dans le drame de la mort dans la maison de Jaïre. Il sent dans son
cœur la souffrance de ce père alors que sa jeune fille est mourante. Jésus y va
et pose le geste qu’il peut pour refaire cette famille, lui redonner de l’espoir.
C’est aussi ce qu’il fait pour Marthe et Marie prises dans le deuil de leur
frère Lazare qui vient de mourir. Elles l’appellent et l’attendent avec anxiété.
Il se rend dans leur maison. Il les soutient, les console, redonne vie à cette
famille.
Jésus écoute le cri
désespéré d’une veuve du village de Naïn qui porte en terre son fils unique. Il
ressent jusque dans le frémissement de ses entrailles le drame de cette famille
décimée. Il se fait proche, touche le cercueil, redonne la vie à l’enfant et à
sa mère le goût et le courage de continuer à vivre. Jésus, de même, écoute la
clameur du père de l’épileptique dans un petit village bien modeste.
Jésus rencontre des
publicains comme Matthieu ou Zachée dans leurs propres maisons. Il accueille des
pécheresses comme la femme qui a fait irruption dans la maison du pharisien. Sans
cesse, il va là où un couple, une famille souffre. Il va vers, il accueille, il
se fait présent dans les lieux où habitent les gens, où ils vivent leurs joies
et leurs souffrances, là où se nouent et se dénouent tant de drames conjugaux,
familiaux, humains.
Jésus connaît les
angoisses et les tensions des familles qu’il introduit dans ses paraboles :
des enfants qui abandonnent la maison familiale pour tenter une aventure; des
enfants difficiles, aux comportements inexplicables ou victimes de la violence.
Il s’intéresse aux noces qui courent le risque d’être honteuses par manque de
vin ou par l’absence des invités.
Jésus est proche
aujourd’hui de tous ces maux qui frappent tant de couples, de familles, au long
de jours et des saisons de la vie. Il faut le supplier d’y venir, d’y mettre en
œuvre sa bonté, sa miséricorde, sa tendresse. Il le peut et il le veut, car il
connaît toutes nos fragilités, mais aussi toutes nos aspirations à aimer
vraiment et à vivre.
Il est bon de situer
Jésus dans la longue histoire des familles dans la Bible. C’est ce que fait un texte intéressant auquel je vous réfère.
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(5e texte d’une série sur La joie de l’amour)