« Grandir entre frères offre la belle expérience de
nous protéger mutuellement, d’aider et d’être aidés. » (par. 195) Cette
fraternité qui unit frères et sœurs en famille « resplendit de manière
particulière quand nous voyons l’attention, la patience, l’affection dont sont entourés le petit frère ou la petite sœur
plus faible, malade, ou porteur de handicap ». Le pape François
ajoute, se basant sans doute sur son expérience personnelle : « Avoir
un frère, une sœur qui t’aime est une expérience forte, inégalable,
irremplaçable ».
Et le pape développe cette idée avec une belle insistance. « Le
lien de fraternité qui se forme en famille entre les enfants […] est la grande
école de liberté et de paix. En famille, entre frères, on apprend la
cohabitation humaine, comment on doit coexister en société. Peut-être n’en
sommes-nous pas toujours conscients, mais c’est précisément la famille qui
introduit la fraternité dans le monde! À partir de cette première expérience de
fraternité, nourrie par les liens d’affection et par l’éducation familiale, le
style de la fraternité rayonne comme une promesse sur toute la société et sur
les relations entre les peuples. »
« “Frère” » et « “sœur” » sont des mots
que le christianisme aime beaucoup. Et grâce à l’expérience familiale, ce sont
des mots que toutes les cultures et les époques comprennent. »
Mais ce lien entre le frère et la sœur peut être fragile,
même brisé. Pensons à la rupture du lien fraternel entre Caïn et Abel! Dieu
demande à Caïn : « Où est ton frère Abel? » Dieu nous pose
la même question aujourd’hui. Et nous sommes tentés de répéter la réponse
dramatique de Caïn : « Suis-je le gardien de mon frère? » La rupture du lien entre frères et sœurs est mauvaise
pour la famille, pour l’humanité. Pensons à ces familles où frères et sœurs se disputent
pour des petites choses, ou pour un héritage, ne se parlent plus, refusent de
se voir.
Le pape ajoute : « La fraternité est une grande
chose, quand on pense que tous les frères ont habité dans le sein de la même
maman pendant neuf mois, ils viennent de la chair de leur maman! Et on ne peut
pas rompre la fraternité. »
C’est là un fruit essentiel de la famille : introduire la
fraternité dans le monde! C’est à partir de cette expérience première que le
style de la fraternité rayonne sur la société et sur les relations entre les
peuples.
Et la foi en Jésus mort et ressuscité pour tous les humains
nous rend capables « de dépasser toute différence de nation, de langue, de
culture et même de religion. […] Pensez à ce que devient le lien entre les
hommes, même très différents entre eux, quand ils peuvent dire d’un autre :
“Celui-ci est vraiment comme un frère, celle-ci est vraiment comme une sœur
pour moi!” »
Évêque émérite de Gatineau
(44e texte d’une série sur La joie de l’amour)
1 commentaire:
C'est vraiment très vrai! Il faut en profiter au maximum.
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