dimanche 18 septembre 2011

Nos traces dans notre environnement

Le 1er mai 2011 le comité des affaires sociales de l’Assemblée des Évêques Catholiques du Québec a publié un message sur l’importance de concilier environnement et travail.  On s'y interroge : « Arrêtons-nous aujourd’hui au souci que nous avons de la création : nous prenons tous et toutes une conscience de plus en plus vive de l’empreinte que nous laissons personnellement sur notre environnement. Que ce soit par nos loisirs ou par notre travail, par nos déplacements ou notre résidence, nous laissons des traces de notre passage. Nous en portons tous et toutes la responsabilité, que nous le voulions ou non. » Et le texte continue en énumérant plusieurs réussites dans ce domaine, affirmant qu’il y en a des centaines parmi nous. C’est stimulant, ca appelle à réfléchir et à agir.

De son côté, la dixième rencontre des Journées sociales du Québec publiait le 5 juin 2011 une déclaration intitulée : « La cause de la terre est aussi celle des plus pauvres ».  J’y lis entre autres : « Nous avons pris conscience que la pauvreté, avec toutes ses conséquences, représente la pire des pollutions ». Et le message continue : « Si l’ensemble de l’humanité est interpellée par la crise écologiques, nous, chrétiennes et chrétiens, le sommes aussi pour des raisons qui nous sont propres. Nous avons toujours placé la personne humaine au centre de notre vision du monde. En conséquence, tout ce qui peut l’agresser, la menacer et lui porter atteinte doit nous préoccuper au premier chef ». Le message affirme aussi que le Canada vit de sérieux reculs sur le front écologique. Il est aujourd’hui à la traîne en ce domaine sur le plan mondial. Nous  avons des responsabilités politiques dans ce domaine.

Ces deux messages m’ont stimulé à chercher un peu plus. Ca m’a conduit à découvrir que le patriarche œcuménique Bartholomée 1er, dans son message du 1er septembre 2011 traite de l’environnement.  Il y parle « d’un combat spirituel qui conduit au bon changement de l’homme et contribue à l’amélioration de ses relations avec l’environnement et de la sensibilité de l’homme en faveur de sa protection et de sa sauvegarde. »

Et il ajoute : « Notre environnement est constitué, comme nous le savons, de la terre, de l’eau, du soleil, de l’air, tout comme de la faune et de la flore.  De nos jours, il est de bon droit de souligner le sens important des forêts et de la flore en général en faveur de la durabilité de l’écosystème terrestre, de même que celui de la sauvegarde des ressources en eau. Aussi, il ne faut pas sous-estimer la grande contribution des animaux à ce bon fonctionnement. »

La référence aux forêts m’a rappelé que l'année 2011 a été déclarée par les Nations-Unies l’Année internationale des forêts.  Au Québec, nous vivons une crise sérieuse en ce domaine de la forêt. Mais se développent aussi ici des recherches intensives en ce domaine et une créativité qui est pleine de promesses. J’aime bien signaler en particulier une organisation qui se développe depuis des années dans le village de Sacré-Cœur, sur la Côte-Nord, près du Saguenay. Il s’agit de Sacopan. C’est un exemple stimulant de réussite remarquable.

Ca vaut la peine de continuer à chercher. Les initiatives en tous ces domaines de l’environnement donnent de l’espérance, tout en montrant l’urgence des défis et en faisant entendre l’appel à une solidarité mondiale. Notre planète, avec son système écologique très complexe et tissé serré est notre richesse et un héritage précieux pour les jeunes générations.

† Roger Ébacher
Évêque de Gatineau