jeudi 24 janvier 2019

Le gnosticisme, ennemi de la sainteté

Après avoir donné un aperçu de ce qu’est la sainteté (dans Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse (par. 1-34), le pape François met en garde contre deux ennemis subtils, deux falsifications de la sainteté.
 
Ce premier ennemi de la sainteté est une reproduction pour notre temps de l’ancien gnosticisme. Ce mouvement est caractérisé par la recherche d’une sécurité doctrinale, intellectuelle, pour assurer la marche vers la sainteté et le salut. Le croyant pense être sauvé par sa seule connaissance. C’est une prétention de contrôler Dieu, qui pourtant nous dépasse toujours; prétention aussi à contrôler les autres et leur connaissance de la foi. Cette attitude conduit à oublier que ce qui rend saint, ce n’est pas la connaissance, mais la vie!
 
Et le pape rappelle l’enseignement constant de l’Église : « La perfection des personnes se mesure par leur degré de charité et non par la quantité des données et des connaissances qu’elles accumulent. » (par. 37)
 
« Celui qui veut que tout soit clair et certain prétend dominer la transcendance de Dieu. » (par. 41).
 
Il est faux de « croire que parce que nous savons quelque chose ou que nous pouvons l’expliquer selon une certaine logique, nous sommes déjà saints, parfaits, meilleurs que la “masse ignorante”. » (par. 45) Cette attitude révèle un manque flagrant d’humilité!
 
La véritable vie chrétienne contemplative conduit à agir : à la charité et à la mission.
 
Note : pour qui veut en savoir plus cette tendance gnostique comme sur l’autre tendance que le pape François identifie au pélagianisme, consulter la lettre de la Congrégation de la doctrine de la Foi qui a pour titre : Placuit Deo.
 
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau
(16e texte d’une série sur l’appel à la sainteté)

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