Le
18 janvier 2015 marquait le 101e anniversaire de la Journée mondiale des migrants
et des réfugiés. Le pape a donné un message très interpellant à cette occasion. La mission de l’Église, pèlerine sur la terre est d’aimer Jésus particulièrement
dans les plus pauvres et abandonnés. « Au nombre de ceux-ci figurent
certainement les migrants et les réfugiés. »
Le
pape trace nettement le chemin pour toute communauté chrétienne. « L’Église
sans frontières, mère de tous, diffuse dans le monde la culture de l’accueil et de la solidarité, selon laquelle personne ne doit être considéré
inutile, encombrant ou être écarté. » Chaque communauté chrétienne est
appelée à nourrir, orienter et indiquer le chemin vers ces rejetés. Elle doit
les accompagner avec patience et s’en faire proche dans la prière et dans les
œuvres de miséricorde.
Le
pape nous met en garde contre une tentation qui nous guette tous. C’est de se
méfier, d’être hostile envers ces personnes avant même qu’on ne connaisse leurs
parcours de vie, de persécution ou de misère. « Dans ce cas, suspicions et
préjugés entrent en conflit avec le commandement biblique d’accueillir avec
respect et solidarité l’étranger dans le besoin. »
« Nous
sommes tentés d’être des chrétiens qui se maintiennent à une prudente distance
des plaies du Seigneur »
« Jésus-Christ
est toujours en attente d’être reconnu dans les migrants et dans les réfugiés,
dans les personnes déplacées et les exilés, et aussi de cette manière il
nous appelle à partager nos ressources, parfois à renoncer à quelque chose de
notre bien-être acquis. »
C’est
un appel à dépasser les frontières et à favoriser « le passage d’une
attitude de défense et de peur, de désintérêt ou de marginalisation. » L’attitude
chrétienne est de vivre une « culture de la rencontre, seule capable de
construire un monde plus juste et fraternel. »
Cet
appel dramatique nous dit quoi chez nous, me dit quoi personnellement? Et nous
faisons quoi?
Évêque émérite de Gatineau