vendredi 8 juillet 2016

Pas de miséricorde sans les œuvres

Récemment, le pape François affirmait qu’il ne pouvait pas y avoir de miséricorde sans les œuvres, c’est-à-dire sans un geste concret, sans un réel engagement à venir en aide à son prochain. La question qu’il nous adresse est la suivante : est-ce que nous sommes capables de passer de la parole aux actes. Dans un langage très imagé, est-ce que les bottines suivent les « babines »? 
 
L’Évangile de Luc, reconnu pour être l’Évangile de la miséricorde nous parle au chapitre 10 de la Mission des soixante-douze. Les versets de l’Évangile de ce dimanche (Luc 10, 25-37) traitent du grand commandement et de la parabole du bon Samaritain. Le grand commandement, c’est d’aimer ton prochain comme toi-même et le prochain n’est pas uniquement ton entourage, ta famille, tes amis, tes voisins ou encore tes collègues de travail. Dans l’Évangile, c’est un inconnu. Ceux qui connaissent la loi évitent de s’arrêter et passent à côté de l’inconnu dans le besoin. La loi les invite à aimer leur prochain, mais ils ne posent aucun geste pour le démontrer. Pas de miséricorde sans les œuvres.
 
La Mission des croyantes et croyantes passe par les œuvres de miséricorde. Les œuvres sont nombreuses et abondantes pour ceux et celles qui acceptent de se laisser déranger pour accueillir son prochain. Accueillir, c’est accepter d’aller aux périphéries, traverser la route, suivre l’exemple du bon Samaritain. Accueillir, c’est accepter de dépasser l’esprit de la loi et être une Église comme un hôpital de campagne disait le pape François. Accueillir, c’est communiquer l’amour inconditionnel de Dieu par nos gestes et paroles.
 
En cette année de la miséricorde, nous sommes invités à devenir de bons samaritains, à donner au suivant, à se faire proche de celui ou celle que mon regard a dans un premier temps repoussé, à savoir reconnaître en mon prochain le visage du Christ. Lorsque Jésus est interrogé par le docteur de la loi, il lui répond : « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras. » La miséricorde fait vivre. Aimer son prochain comme soi-même donne la vie.
 
René Laprise, diacre permanent
Gatineau