Récemment, le pape François affirmait qu’il ne pouvait pas y avoir de
miséricorde sans les œuvres, c’est-à-dire sans un geste concret, sans un réel
engagement à venir en aide à son prochain. La question qu’il nous adresse est
la suivante : est-ce que nous sommes capables de passer de la parole aux
actes. Dans un langage très imagé, est-ce que les bottines suivent les
« babines »?
L’Évangile de Luc, reconnu pour être l’Évangile de la miséricorde nous
parle au chapitre 10 de la Mission des soixante-douze. Les versets de
l’Évangile de ce dimanche (Luc 10, 25-37) traitent du grand commandement et de la parabole du
bon Samaritain. Le grand commandement, c’est d’aimer ton prochain comme
toi-même et le prochain n’est pas uniquement ton entourage, ta famille, tes
amis, tes voisins ou encore tes collègues de travail. Dans l’Évangile, c’est un
inconnu. Ceux qui connaissent la loi évitent de s’arrêter et passent à côté de
l’inconnu dans le besoin. La loi les invite à aimer leur prochain, mais ils ne
posent aucun geste pour le démontrer. Pas de miséricorde sans les œuvres.
La Mission des croyantes et croyantes passe par les œuvres de
miséricorde. Les œuvres sont nombreuses et abondantes pour ceux et celles qui
acceptent de se laisser déranger pour accueillir son prochain. Accueillir,
c’est accepter d’aller aux périphéries, traverser la route, suivre l’exemple du
bon Samaritain. Accueillir, c’est accepter de dépasser l’esprit de la loi et
être une Église comme un hôpital de campagne disait le pape François.
Accueillir, c’est communiquer l’amour inconditionnel de Dieu par nos gestes et
paroles.
En cette année de la miséricorde, nous sommes invités à devenir de bons
samaritains, à donner au suivant, à se faire proche de celui ou celle que mon
regard a dans un premier temps repoussé, à savoir reconnaître en mon prochain
le visage du Christ. Lorsque Jésus est interrogé par le docteur de la loi, il
lui répond : « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu
vivras. » La miséricorde fait vivre. Aimer son prochain comme soi-même
donne la vie.
Gatineau