samedi 16 juillet 2016

Pasteur et brebis

Le pape nous a récemment invités à réfléchir aux relations entre les autorités ecclésiales et l’ensemble du peuple de Dieu. Il se sert de l’image des relations entre parents et enfants dans une famille.

« Évoquer le saint peuple fidèle de Dieu revient à évoquer l’horizon vers lequel nous sommes invités à regarder et à partir duquel réfléchir. C’est le saint peuple de Dieu que, en tant que pasteurs, nous sommes appelés à regarder, protéger, accompagner, soutenir et servir. Un père ne se conçoit pas lui-même sans ses enfants. Il peut être un excellent travailleur, professionnel, mari, ami, mais ce qui fait de lui le père a un visage : ce sont ses enfants. Il en est de même pour nous, nous sommes pasteurs. Un pasteur ne se conçoit pas sans un troupeau, qu’il est appelé à servir [Marc10, 32-45]. Le pasteur est pasteur d’un peuple, et c’est de l’intérieur que l’on sert le peuple. Bien souvent, l’on avance en ouvrant la route, d’autres fois, l’on revient sur nos pas afin que personne ne demeure en arrière, et souvent l’on se trouve au milieu pour bien sentir le pouls des gens. »

« Regarder le saint peuple fidèle de Dieu et sentir que nous en faisons partie intégrante nous positionne dans la vie, » ajoute le pape. Cela nous aide à ne pas sombrer dans des réflexions qui peuvent, en soi, être très bonnes, mais qui finissent par n’être que des spéculations qui tuent l’action. Regarder continuellement le peuple de Dieu nous sauve des slogans qui sont de jolies phrases, mais qui ne parviennent pas à soutenir la vie de nos communautés. Le pape fait appel avec humour à son expérience : « Je me rappelle par exemple de la phrase célèbre : “c’est l’heure des laïcs”, mais il semble que l’horloge se soit arrêtée. »

Paroles très pertinentes face à la continuelle tentation de ne pas passer des paroles aux actes!
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau