Quand deux personnes s’aiment, elles se font confiance. Un
tel préjugé favorable envers l’autre élimine les tendances facilement ancrées
dans le cœur humain d’interpréter tout en mal, de soupçonner l’autre de me
mentir ou de me tromper, de développer de la méfiance qui empoisonne les relations
humaines.
Aimer une personne, c’est lui faire crédit, ne pas suspecter
ses intentions ou sa conduite. Une sourde méfiance entretenue envers l’autre,
que ce soit le conjoint ou un enfant, détruit la communauté familiale. Ça infecte
les relations quotidiennes et conduit souvent à des situations catastrophiques.
Sans confiance mutuelle, que peut-on bâtir ensemble? Ce qui est vrai d’ailleurs
dans toute communauté humaine.
« L’amour fait confiance, il préserve la liberté, il
renonce à tout contrôler, à posséder, à dominer. Cette liberté qui rend
possibles des espaces d’autonomie, d’ouverture au monde et de nouvelles
expériences, permet que la relation s’enrichisse. »
Cette même relation amoureuse (amour conjugal, ou parental,
ou familial) « favorise la sincérité et la transparence, car lorsque
quelqu’un sait que les autres ont confiance en lui et valorisent la bonté
fondamentale de son être, il se montre alors tel qu’il est, sans rien cacher.
Celui qui sait qu’on se méfie toujours de lui, qu’on le juge sans compassion,
qu’on ne l’aime pas de manière inconditionnelle, préférera garder ses secrets,
cacher ses chutes et ses faiblesses, feindre ce qu’il n’est pas. En revanche,
une famille où règne fondamentalement une confiance affectueuse, et où on se
refait toujours confiance malgré tout, permet le jaillissement de la véritable
identité de ses membres et fait que, spontanément, on rejette la tromperie, la
fausseté ou le mensonge. » (Pape François, La joie de l’amour, par. 115)
Évêque émérite de Gatineau
(21e texte d’une série sur La joie de l’amour)
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