La personne qui aime
tient bon sans se décourager, le cœur en paix et avec une patience inlassable. Aimer,
c’est « supporter, dans un esprit positif, toutes les contrariétés. C’est
se maintenir ferme au milieu d’un environnement hostile. Cela ne consiste pas
seulement à tolérer certaines choses contrariantes, mais c’est quelque chose de
plus large : une résistance dynamique et constante, capable de surmonter tout
défi. C’est l’amour en dépit de tout, même quand tout le contexte invite à
autre chose. Il manifeste une part d’héroïsme tenace, de puissance contre
tout courant négatif, une option pour le bien que rien ne peut abattre. » (Pape
François, La joie de l’amour, par.118) Et le pape cite Martin Luther
King refaisant le choix de l’amour fraternel même au milieu des pires
persécutions et humiliations :
« Celui qui te hait
le plus a quelque chose de bon en lui ; même la nation qui te hait le plus a
quelque chose de bon en elle ; même la race qui te hait le plus a quelque chose
de bon en elle. Et lorsque tu arrives au stade où tu peux regarder le visage de
chaque homme et y voir ce que la religion appelle ‘‘l’image de Dieu’’, tu
commences à l’aimer en dépit de [tout]. Peu importe ce qu’il fait, tu vois en
lui l’image de Dieu. Il y a un aspect de la bonté dont tu ne peux jamais te
défaire […]. Haine contre haine ne fait qu’intensifier l’existence de la haine
et du mal dans l’univers. Si je te frappe et tu me frappes et je te frappe en
retour et tu me frappes encore et ainsi de suite, tu vois, cela se poursuit à
l’infini. Évidemment, ça ne finit jamais. Quelque part, quelqu’un doit avoir un
peu de bon sens, et c’est celui-là qui est fort. Le fort, c’est celui qui peut
rompre l’engrenage de la haine, l’engrenage du mal […]. Quelqu’un doit être
assez religieux et assez sage pour le rompre et injecter dans la structure même
de l’univers cet élément fort et puissant qu’est l’amour. »
Il faut appliquer
cet enseignement si évangélique à l’amour conjugal et familial : «
Dans la vie de famille, il faut cultiver cette force de l’amour qui permet de
lutter contre le mal qui la menace. L’amour ne se laisse pas dominer par la
rancœur, le mépris envers les personnes, le désir de faire du mal ou de se
venger. L’idéal chrétien, et particulièrement dans la famille, est un amour en
dépit de tout. J’admire parfois, par exemple, l’attitude de personnes qui ont
dû se séparer de leur conjoint pour se préserver de la violence physique, et
qui cependant, par charité conjugale qui sait aller au-delà des sentiments, ont
été capables de leur faire du bien – même si c’est à travers d’autres personnes
– en des moments de maladie, de souffrance ou de difficulté. Cela aussi est un
amour en dépit de tout. (Pape François, La joie de l’amour, par. 118)
Évêque émérite de Gatineau
(23e texte d’une série sur La joie de l’amour)
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