Se marier, c’est
donner à son amour une expression visible, sociale. L’engagement dans le
sacrement de mariage peut à première vue sembler être une simple et en somme
négligeable façon d’institutionnaliser un fait. Et ne serait-ce pas là risquer
de compromettre l’amour conjugal qui existe déjà?
L’amour conjugal
porte pourtant en lui un désir, j’oserais dire un instinct, de durer par-delà,
les difficultés et souffrances qu’il peut impliquer. C’est là un grand défi. Et
alors, le couple qui s’est uni en public, devant les proches et devant la
société, trouvera « dans cette institution la manière d’orienter sa
stabilité et sa croissance réelle et concrète. » L’amour ne se réduit
pas à un consentement externe, ou à un contrat matrimonial. Mais cet engagement
visible devant la famille et la société a son importance. Il montre le sérieux
de l’attachement à l’autre et exprime la ferme décision de s’appartenir l’un à l’autre.
« Le mariage,
en tant qu’institution sociale, est une protection et le fondement de
l’engagement mutuel, de la maturation de l’amour, afin que l’option pour
l’autre grandisse en solidité, dans le concret et en profondeur, et pour qu’il
puisse, en retour, accomplir sa mission dans la société. C’est pourquoi le
mariage va au-delà de toutes les modes passagères et perdure. Son essence est
enracinée dans la nature même de la personne humaine et de son caractère
social. Il implique une série d’obligations, mais qui jaillissent de l’amour
même, un amour si déterminé et si généreux qu’il est capable de risquer
l’avenir. »
S’engager l’un envers
l’autre en public, sans réserve et sans restriction,
assure aussi l’autre conjoint « qu’il pourra toujours avoir confiance,
qu’il ne sera pas abandonné quand il perdra son attrait, quand il aura des
difficultés. »
J’ai souvent l’occasion
de participer à des célébrations de 50e, de 60e, même parfois de 70e
anniversaire de mariage. Le témoignage de ces couples chante dans ces fêtes
amicales et familiales le désir profond du cœur humain : vieillir
avec toi.
Évêque émérite de Gatineau
(26e texte d’une série sur La joie de l’amour)
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