« Heureux les affamés et les assoiffés de la justice,
car ils seront rassasiés »
Pour commenter cette béatitude, le pape François (par. 77-79) part des
activités vitales de boire et de manger, qui répondent à notre besoin de
survie. Et il ajoute : « Il y a des gens qui avec cette même
intensité aspirent à la justice et la recherchent avec un désir vraiment
ardent. »
La justice pratiquée dans notre monde est tant de fois
entachée par des intérêts mesquins, manipulée d’un côté ou de l’autre. Il
s’agit même parfois d’une justice marquée par la corruption, les multiples
intérêts des groupes en présence où le plus fort impose ses vues au petit.
« Et que de personnes souffrent d’injustices, combien sont contraintes à
observer, impuissantes, comment les autres se relaient pour se partager le
gâteau de la vie. […] Cela n’a rien à voir avec la faim et la soif de
justice dont Jésus fait l’éloge. »
La justice dont parle Jésus peut avoir deux sens. Elle signifie
d’abord cette énergie intérieure, cette vertu qui fait que le disciple de Jésus
pose des œuvres de justice. Elle « commence à devenir réalité dans la vie
de chacun lorsque l’on est juste dans ses propres décisions, et elle se
manifeste ensuite, quand on recherche la justice pour les pauvres et les
faibles. » (Pape François) Le précepte de l’amour du prochain « doit
pousser les affamés de justice à se préoccuper des affamés de pain. Il s’agit
du grand principe à travers lequel l’Évangile agit sur le plan social »
(Cantalamessa)
Dans la Parole de Jésus, « le mot “justice” peut être
synonyme de fidélité à la volonté de Dieu par toute notre vie, mais si nous lui
donnons un sens très général, nous oublions qu’elle se révèle en particulier
dans la justice envers les désemparés : “Recherchez le droit, redressez le
violent! Faites droit à l’orphelin, plaidez pour la veuve!” (Is 1, 17). » (Pape François) (par. 79)
La Parole de Dieu nous impose à vivre de l’amour et de la pitié qui doivent se
traduire dans des actes, dans des œuvres de miséricorde.
Évêque émérite de Gatineau
(23e texte d’une série sur l’appel à la sainteté)
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