« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront
miséricorde ».
Il faut toujours revenir à l’affirmation que les béatitudes
sont l’autoportrait du Christ. C’est sa vie qu’il faut contempler pour
accueillir sa lumière sur la miséricorde. C’est en regardant Jésus agir, c’est
en écoutant ses paroles que nous pouvons saisir qu’il existe « une
miséricorde du cœur et une miséricorde des mains. » (Cantalamessa) Il
s’agit des œuvres de miséricorde spirituelles et corporelles.
Jésus reflète la miséricorde de Dieu envers les pécheurs. Il
éprouve aussi de la pitié pour toutes les souffrances et nécessités humaines.
L’évangéliste Matthieu dit de lui : « Il a pris nos infirmités et
s’est chargé de nos maladies. » (Matthieu 8, 17)
Pour sa part, le pape François commente (par. 80) cette béatitude en
expliquant : « La miséricorde a deux aspects : elle consiste à
donner, à aider, à servir les autres, et aussi à pardonner, à
comprendre. »
Et le pape explicite : « Donner et pardonner,
c’est essayer de reproduire dans nos vies un petit reflet de la perfection de
Dieu qui donne et pardonne en surabondance. » C’est ce qu’enseigne l’évangéliste Luc. « Montrez-vous compatissants,
comme votre Père est compatissant. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés; ne
condamnez pas et vous ne serez pas condamnés; remettez, et il vous sera remis.
Donnez et l’on vous donnera » (6, 36-38).
Et Luc ajoute
quelque chose que nous ne devrions pas ignorer : « De la mesure dont
vous mesurez on mesurera pour vous en retour. » « La mesure que nous
utilisons pour comprendre et pour pardonner nous sera appliquée pour nous
pardonner. La mesure que nous appliquons pour donner, nous sera appliquée au
ciel pour nous récompenser. Nous n’avons pas intérêt à l’oublier. » (Pape
François)
Oui, nous sommes tous des pécheurs pardonnés. Et nous avons
intérêt à nous souvenir de cette parole que le Seigneur menace de nous dire
lors du jugement : « Ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de ton
compagnon comme moi j’ai eu pitié de toi? » (Matthieu 18, 33)
Évêque émérite de Gatineau
(24e texte d’une série sur l’appel à la sainteté)
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