Le pape François (dans La joie de l’Évangile par. 281ss) nous enseigne une forme de prière qui nous
stimule au don de nous-mêmes pour l’évangélisation et nous motive à chercher le
bien des autres : c’est l’intercession. Il nous donne en exemple saint Paul. Sa
prière était remplie de personnes : « En tout temps dans toutes mes
prières pour vous tous […] car je vous porte dans mon cœur » (Ph 1, 4.7).
Puis le pape note que cette attitude se transforme
aussi en remerciement à Dieu pour les autres : « Et d’abord je remercie mon
Dieu par Jésus Christ à votre sujet à tous » (Rm 1, 8). C’est un
remerciement constant : « Je rends grâce à Dieu sans cesse à votre sujet
pour la grâce de Dieu qui vous a été accordée dans le Christ Jésus » (1 Co 1,4); « Je rends grâce à Dieu chaque fois que je fais mémoire de vous
» (Ph 1, 3).
Pour développer ces deux formes de prières (intercession
et remerciement), il faut développer en nous un certain regard. « Ce n’est
pas un regard incrédule, négatif et privé d’espérance, mais bien un regard
spirituel, de foi profonde, qui reconnaît ce que Dieu même fait en eux. En même
temps, c’est la gratitude qui vient d’un cœur vraiment attentif aux autres. De
cette manière, quand un évangélisateur sort de sa prière, son cœur est devenu
plus généreux, il s’est libéré de l’isolement et il désire faire le bien et
partager la vie avec les autres. »
« Nous pouvons dire que l’intercession émeut
le cœur de Dieu, mais, en réalité, c’est lui qui nous précède toujours, et ce
que nous sommes capables d’obtenir par notre intercession c’est la
manifestation, avec une plus grande clarté, de sa puissance, de son amour et de
sa loyauté au sein de son peuple. »
(46e
texte d’une série sur la joie)
† Roger ÉbacherÉvêque émérite de Gatineau