Par
mon baptême, je suis un disciple-évangélisateur. Mais, comment le fait d’être
disciple de Jésus me rend-il nécessairement un évangélisateur?
Plus
je sais par expérience, par le cœur, que Jésus est le cœur de ma vie, plus je
suis intérieurement poussé à faire connaître aux autres cet amour qui donne
sens à ma vie quotidienne. « Chaque personne qui vit une profonde libération acquiert une plus
grande sensibilité devant les besoins des autres. Lorsqu’on le communique, le
bien s’enracine et se développe. C’est pourquoi, celui qui désire vivre avec
dignité et plénitude n’a pas d’autre voie que de reconnaître l’autre et
chercher son bien. » (EG 9)
« Malheur
à moi si je n’annonçais pas l’Évangile! » (1 Co 9, 16) Ce serait
alors le signe que le Christ n’est pas encore ou n’est plus le cœur de mon
cœur!
« Un
évangélisateur ne devrait pas avoir constamment une tête d’enterrement. »
(EG 10) Le pape nous exhorte à retrouver « la douce et réconfortante
joie d’évangéliser, même lorsque c’est dans les larmes qu’il faut semer. […]
Que le monde de notre temps qui cherche, tantôt dans l’angoisse, tantôt dans
l’espérance, puisse recevoir la
Bonne Nouvelle, non d’évangélisateurs tristes et découragés, impatients ou
anxieux, mais de ministres de l’Évangile dont la vie rayonne de ferveur, qui
ont les premiers reçu en eux la joie
du Christ. »
Disciple
tendrement chéri, je dois passer à d’autres ce que j’ai reçu dans la foi et qui
est devenu le cœur de ma vie : Jésus mort et ressuscité pour moi!
Seigneur,
donne-moi cette joie de sortir de moi-même, de révéler par ma vie, mes actes,
mes paroles, mes silences, mes attitudes la miséricorde amoureuse de Dieu pour
tout humain, surtout le plus blessé, le plus abandonné qui est sur mon chemin.
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau