C’est le pape François qui nous y invite dans La joie de l’Évangile (par. 66s). Il note d’abord que « la famille traverse une crise culturelle profonde, comme toutes les communautés et les liens sociaux. » Cette fragilité des liens y est particulièrement grave, car «il s’agit de la cellule fondamentale de la société, du lieu où l’on apprend à vivre ensemble dans la différence et à appartenir aux autres et où les parents transmettent la foi aux enfants. » Cette remarque dit bien la très grande importance de la famille, tant pour la société que pour l’Église.
Par ailleurs, « le mariage tend à être vu comme une simple forme
de gratification affective qui peut se constituer de n’importe quelle façon
et se modifier selon la sensibilité de chacun. Mais la contribution
indispensable du mariage à la société dépasse le niveau de l’émotivité et des
nécessités contingentes du couple. » Cette contribution naît plutôt de la
profondeur de l’engagement pris par les époux qui acceptent d’entrer dans une
union de vie totale. C’est là un défi posé à l’individualisme qui marque notre
société et favorise un style de vie qui affaiblit la stabilité des liens entre
les personnes, et qui dénature les liens familiaux.
Notre action en Église doit porter le message que « la relation
avec notre Père exige et encourage une communion qui guérit, promeut et
renforce les liens interpersonnels. Tandis que dans le monde, spécialement dans
certains pays, réapparaissent diverses formes de guerre et de conflits, nous,
les chrétiens, nous insistons sur la proposition de reconnaître l’autre, de
soigner les blessures, de construire des ponts, de resserrer les relations et
de nous aider “à porter les fardeaux les uns des autres” (Ga 6,2).»
Suis-je conscient du rôle unique du couple et de la famille dans la vie
de l’Église et de la société ? Je fais quoi pour les soutenir ?
Suis-je un bâtisseur de liens entre les personnes et les groupes ?
(22e
texte d’une série sur la joie)
† Roger
ÉbacherÉvêque émérite de Gatineau