« La joie de l’Évangile est
celle que rien et personne ne pourra jamais enlever (cf. Jn 16,
22). » (Pape François, La joie de l’Évangile par. 84). Après avoir posé de fortes affirmations: « Oui au défi d’une spiritualité missionnaire; » « Non à l’acédie égoïste; » le pape ajoute: « Non au pessimisme stérile. » Et nous avons
là une longue citation de saint Jean XXIII dénonçant ceux qui ne voient dans
notre société que ruines et calamités. Le saint pape y affirme son « désaccord avec ces
prophètes de malheur, qui annoncent toujours des catastrophes, comme si le
monde était près de sa fin. »
« Une des plus sérieuses tentations
qui étouffent la ferveur et l’audace est le sens de l’échec, qui nous
transforment en pessimistes mécontents et déçus au visage assombri. Personne ne
peut engager une bataille si auparavant il n’espère pas pleinement la victoire.
Celui qui commence sans confiance a perdu d’avance la moitié de la bataille et
enfouit ses talents. »
Et le pape rappelle cette bouleversante parole de Jésus ressuscité à saint
Paul : « Ma grâce te suffit : car la puissance se déploie dans
la faiblesse. » (2 Co 12, 9)
Nous pouvons reconnaître notre situation dans ce que le pape décrit comme
« une “désertification” spirituelle, fruit du projet de sociétés qui
veulent se construire sans Dieu ou qui détruisent leurs racines
chrétiennes. » Et il ajoute cette remarque : « C’est justement à
partir de l’expérience de ce désert, de ce vide, que nous pouvons découvrir de
nouveau la joie de croire, son importance vitale pour nous. »
Et François nous exhorte avec force : « Ne nous laissons pas voler l’espérance! »
Suis-je englué dans ce pessimisme stérile?
Que me dit la citation de Paul, appliquée à mes engagements apostoliques?
La promesse de Jésus de nous donner sa joie, ça me dit quelque chose?
(26e
texte d’une série sur la joie)
† Roger ÉbacherÉvêque émérite de Gatineau