samedi 28 juin 2014

Une espérance tenace et joyeuse

« La joie de l’Évangile est celle que rien et personne ne pourra jamais enlever (cf. Jn 16, 22). » (Pape François, La joie de l’Évangile par. 84). Après avoir posé de fortes affirmations: « Oui au défi d’une spiritualité missionnaire; » « Non à l’acédie égoïste; » le pape ajoute: « Non au pessimisme stérile. » Et nous avons là une longue citation de saint Jean XXIII dénonçant ceux qui ne voient dans notre société que ruines et calamités.  Le saint pape y affirme son « désaccord avec ces prophètes de malheur, qui annoncent toujours des catastrophes, comme si le monde était près de sa fin. »
 
« Une des plus sérieuses tentations qui étouffent la ferveur et l’audace est le sens de l’échec, qui nous transforment en pessimistes mécontents et déçus au visage assombri. Personne ne peut engager une bataille si auparavant il n’espère pas pleinement la victoire. Celui qui commence sans confiance a perdu d’avance la moitié de la bataille et enfouit ses talents. »
 
Et le pape rappelle cette bouleversante parole de Jésus ressuscité à saint Paul : « Ma grâce te suffit : car la puissance se déploie dans la faiblesse. » (2 Co 12, 9)
 
Nous pouvons reconnaître notre situation dans ce que le pape décrit comme « une “désertification” spirituelle, fruit du projet de sociétés qui veulent se construire sans Dieu ou qui détruisent leurs racines chrétiennes. » Et il ajoute cette remarque : « C’est justement à partir de l’expérience de ce désert, de ce vide, que nous pouvons découvrir de nouveau la joie de croire, son importance vitale pour nous. »
 
Et François nous exhorte avec force : « Ne nous laissons pas voler l’espérance! »
 
Suis-je englué dans ce pessimisme stérile?
 
Que me dit la citation de Paul, appliquée à mes engagements apostoliques?
 
La promesse de Jésus de nous donner sa joie, ça me dit quelque chose?
(26e texte d’une série sur la joie)
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau