dimanche 15 juin 2014

Dieu en ville


« Nous avons besoin de reconnaître la ville à partir d’un regard contemplatif, c’est-à-dire un regard de foi qui découvre ce Dieu qui habite dans ses maisons, dans ses rues, sur ses places. La présence de Dieu accompagne la recherche sincère que des personnes et des groupes accomplissent pour trouver appui et sens à leur vie. Dieu vit parmi les citadins qui promeuvent la solidarité, la fraternité, le désir du bien, de vérité, de justice. Cette présence ne doit pas être fabriquée, mais découverte, dévoilée. Dieu ne se cache pas à ceux qui le cherchent d’un cœur sincère, bien qu’ils le fassent à tâtons, de manière imprécise et diffuse. »
 
C’est le pape François qui s’exprime ainsi dans La joie de l’Évangile (par. 71ss). Il note le défi ainsi posé : comment y « imaginer des espaces de prière et de communion avec des caractéristiques innovantes, plus attirantes et significatives pour les populations urbaines » ? Et il ajoute : « Une évangélisation qui éclaire les nouvelles manières de se mettre en relation avec Dieu, avec les autres et avec l’environnement, et qui suscite les valeurs fondamentales devient nécessaire. » Il s’agit d’atteindre avec la Parole de Jésus les éléments centraux les plus profonds de l’âme de la ville.
 
« D’autre part, il y a des citadins qui obtiennent des moyens adéquats pour le développement de leur vie personnelle et familiale, mais il y a un très grand nombre de “non citadins”, des “citadins à moitié” ou des “restes urbains”. La ville produit une sorte d’ambivalence permanente, parce que, tandis qu’elle offre à ses citadins d’infinies possibilités, de nombreuses difficultés apparaissent pour le plein développement de la vie de beaucoup. Ces contradictions provoquent des souffrances déchirantes. Dans de nombreuses parties du monde, les villes sont des scènes de protestation de masse où des milliers d’habitants réclament liberté, participation, justice.»
 
Que propose le pape ? « La proclamation de l’Évangile sera une base pour rétablir la dignité de la vie humaine dans ces contextes, parce que Jésus veut répandre dans les villes la vie en abondance (cf. Jn 10, 10). Le sens unitaire et complet de la vie humaine que l’Évangile propose est le meilleur remède aux maux de la ville, bien que nous devions considérer qu’un programme et un style uniforme et rigide d’évangélisation ne sont pas adaptés à cette réalité. Mais vivre jusqu’au bout ce qui est humain et s’introduire au cœur des défis comme ferment de témoignage, dans n’importe quelle culture, dans n’importe quelle ville, perfectionne le chrétien et féconde la ville. »
 
Comment pouvons-nous y offrir l’Évangile de la liberté, de la réconciliation, de la joie de vivre en abondance ? Quels pas faire maintenant ?
 
Que signifie pour moi l’appel à ce que la Parole rejoigne l’âme de la ville ? 

(23e texte d’une série sur la joie)
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau